Fiche Documentaire n° 5578

Titre Sociologie de l'in (h)ospitalité: l'accueil des réfugiés en France

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Résumé

Sociologie de l'in (h)ospitalité: l'accueil des réfugiés en France

Le mot migration vient du latin « migratio » qui signifie passage d’un lieu à un autre. Il donnera « migrare », qui formera le verbe « migrer », lequel signifie « voyager au loin » (Boschet, Guégan : 2017). Selon l’OIM, en 2050, il y aura plus de 60% de migrants internationaux et près de 405 millions seront en situation de migrer. Aujourd’hui, l’arrivée massive de réfugiés favorise la constitution d’un rebut humain composé de certains étrangers, amenant un bloc de préjugés, une foule de fantasmes selon lesquels l’Europe serait envahie par des étrangers pas toujours désirables. Cette vision du sens commun relayée par les politiques induise des mesures draconiennes qui introduisent beaucoup d’individus dans une « sorte de no man’s land ». Il y a de ce fait une volonté de beaucoup de pays de réguler, de maîtriser les flux migratoires, en renforçant leurs législations sur l’entrée et le séjour des étrangers, en épousant en commun une interprétation « restrictive de la convention de Genève ». Ces politiques sont conçues, comme si, on ignorait les causes de déplacement des milliers d’individus dans le monde (Withol de Wenden : 2014). Or, nous savons entre autres que les migrations obéissent à plusieurs logiques : tourisme, économique, politique, environnementale. Généralement et malheureusement pour beaucoup, on s’en va parce qu’on a guère d’espoir d’avenir sur la terre où l’on vit. Ainsi, ce qui pousse beaucoup d’êtres humains à partir, c’est essentiellement un « effort quasi désespéré de s’en sortir », une lutte pour la reconnaissance vers un ailleurs plus libre et meilleur (Honneth : 2016).

Ainsi, s’il y a quelques années, les migrations étaient confinées à certains pays ou régions de départ marqué par un passé colonial, nous avons vu poindre ces dernières années, une mondialisation des courants migratoires, comme le montre la diversification des pays de départ et d’accueil (Withol de Wenden : 2002). Nous vivons donc, une époque de mobilité humaine sans précédent puisqu’une personne sur 7 dans le monde soit 1 milliard de personne est un migrant et des milliards d’autres sont touchées par la migration. En 2015, le nombre de migrants internationaux, c’est-à-dire tous ceux qui habitent dans un autre pays que leur pays de naissance s’est élevée à 244 millions de personnes selon les dernières estimations des Nations unies. Par ailleurs on compte plus de 740 Millions de migrants internes. Si les déplacements forcés ont atteint un niveau record à cause de persécutions, de conflits ou de violations de droits de l’homme. On peut également noter beaucoup de disparitions et l’année 2015 a été la plus meurtrière, puisqu’au-moins 3771 personnes ont péri en essayant d’arriver en Europe.
Quant à la France, terre d’accueil, nous avons constaté une mondialisation des types de demandes (Boschet, Guégan, 2017). Parmi les demandes d’asile reçues en 2016 selon l’OFPRA, on a remarqué que celle-ci ne sont plus liées à des situations des guerres effectives mais à des Etats « défaillants ou fragiles ». Ainsi entre 1981 et 2016, on est passé de 20 000 demandes en 1981 à 70 000 demandes en 2016. Par ailleurs, l’arrivée des réfugiés fait monter dans le monde aujourd’hui, un populisme sans précédent. La plupart des pays européens sont confrontés à ce phénomène qui gangrène la vie des réfugiés et ceux des habitants. Où allons-nous ? Sommes-nous aujourd’hui dans des sociétés inhospitalières ? Sommes –nous tous devenus racistes ? (Leyens, 2017) xénophobes ? Mon intervention s’intéressera à l’opinion publique face à l’accueil des réfugiés. Il s’agit d’une recherche conduite à Metz et à Lille par entretiens semi-directifs. Il s’appuiera sur plus de 300 entretiens recueillis auprès des passants dans une sorte de radio trottoir à partir d’une série de questions pour saisir les représentations des enquêtés auprès des réfugiés.

Bibliographie

Références bibliographiques

Boschet A, Guégan J. B., Comprendre les migrations. Approches géographique et géopolitique, éd. Bréal, 2017, p.9
Géopolitiques des migrants, Diplomatie, n° 31/2016,
Honneth A., La lutte pour la reconnaissance, éd. Gallimard, Folio essais, 2016
Internet : article 13, http://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/
Leyens J P., Sommes-tous racistes ? Psychologies des racismes ordinaires, Mardaga, 2017
Maurin L., panorama de la population, Alternatives économiques, n° 58, 4 ème trimestre, 2003
UNESCO, « la migration internationale 2000 », Revue internationale des Sciences Sociales, n°165, sept.2002
Withol de Wenden C ., Le droit d’émigrer, éd. du CNRS, 2014
Withol de Wenden C., la mondialisation des flux migratoires, VEI, n° 131, déc. 2002.
Withol de Wenden C., La question migratoire au XXI ème siècle. Migrants, refugiés, et relations internationales, Les Presses des Sciences po, 2017

Présentation des auteurs

Emmanuel JOVELIN, Professeur des Universités, Directeur du Laboratoire Lorrain des Sciences Sociales (2L2S) Metz/Nancy, Co Directeur du Master 2 Innovation Culturelle et Sociale, Université de Lorraine

Communication complète


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Résumé en Anglais


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