TOUIL Ahmed-Nordine (France) – touil.ahmed-nordine@ireis.org

Les dernières réformes dans la formation et la certification des métiers du travail social (ASS, ES et ME), les nouvelles formes d’interventions sociales ainsi que les nouveaux défis et enjeux qui saisissent l’intervention sociale supposent une révision des « protocoles » de conjugaison d’usagers à figures multiples et à « géométrie variable ». Les enjeux semblent en effet avoir à la fois bousculé et rendu troubles les grilles de lecture et de traduction de problématiques individuelles/collectives devenus à la fois complexes et plurielles.
Parce que le travail social est souvent défini par les publics qui le constituent ou le redéfinissent, il est aujourd’hui l’objet d’amalgames si importants qu’il pourrait engendrer des espaces intervalles et des distorsions entre son expression, ses réalités quotidiennes et la manière dont il est décrit, interprété et « normé » dans les institutions de formation. Concomitamment, dans le passage « d’une logique de qualification à une logique de compétences » et derrière l’émergence d’une « chaîne de traitement » dans la prise en charge des usagers (à la gestion des files d’attentes), se pose la question des référencements professionnels et philosophiques sur les terrains professionnels et dans les institutions de formation.
Les paradoxes du champ, interprétés souvent sous le versus négatif, ne permettent pas toujours de prendre la mesure de l’imagination, des innovations, des créations et du « bricolage » au sens Levi-straussien du terme qu’ils génèrent, tant sur les terrains que dans les institutions de formation. Quels sont les processus et la nature des questions que les instituts de formation et les établissements d’exercice doivent investir pour faire en sorte qu’une « culture de la formation » sans cesse réajustée épouse une « culture professionnelle » toujours réinventée ?