CLEAU Agnès (France) – agnes.cleau25@orange.fr

L'évolution des structures de l'intervention sociale fait apparaître la nécessité de former les acteurs à de nouvelles compétences en développant la transversalité et la complémentarité des formations, favorisant ainsi la transformation des pratiques, la mobilité professionnelle et la formation tout au long de la vie. Un exemple : la fonction de coordinateur de réseau de santé.
Le développement des réseaux de santé en France, la modification des pratiques professionnelles du champ sanitaire ou social, la naissance de nouvelles qualifications dans les métiers du travail social, la diversité et la complexification des dispositifs de prise en charge centrées sur le bénéficiaire, la modernisation de la gouvernance des hôpitaux publics, le développement des groupements de coopération sanitaire, le développement social local, sont autant de signes d'une refonte organisationnelle du champs de la santé.
C'est ainsi qu'émerge une fonction nécessaire et centrale pour l'optimisation de ce changement : la fonction de coordination des différents acteurs du champ sanitaire et social.
Citons sans recherche d'exhaustivité : le fonctionnement des réseaux de santé, et plus généralement de toute organisation centrée sur la prise en charge des personnes en difficulté momentanée ou permanente (compensation du handicap et de la dépendance, maintien à domicile de personnes ayant perdu une partie de leur autonomie, prévention et lutte contre les exclusions, la toxicomanie, les troubles et maladies psychiatriques), la mise en place des pôles d'activités dans les hôpitaux, le développement des services d'hospitalisation à domicile, des centres locaux d'information et de coordination gériatrique, le développement social local.
Plusieurs lois (loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, lois de modernisation sociale de 2002 , lois d’août 2004 relatives à la réforme du système de santé, loi de lutte contre les exclusions de 1998 , loi de février 2005 en faveur des personnes handicapées ) incitent à innover dans le domaine de la formation pour faciliter une réforme nécessaire.
Si l'on se réfère à la définition de la coordination comme étant : « l'ensemble des activités et des moyens conscients qui visent à assembler et à synchroniser les tâches de nature différentes, réalisées par des professionnels disposant de compétences variées, de façon à réaliser au mieux les objectifs que s'est fixés l'organisation» on peut dire que cette fonction est par définition transversale et de nature à promouvoir des formes de coopération nouvelles.
L'enjeu consiste donc à identifier les compétences nécessaires à l'exercice de nouvelles fonctions en évitant un empilement et une juxtaposition des dispositifs de formation.
Il s'agit de créer des dispositifs de formation qui suivent et renforcent l'évolution des pratiques en proposant aux étudiants des parcours personnalisés, des passerelles d'une formation à une autre.
Ainsi la possibilité d'exercer différentes fonctions et de bénéficier de formations adaptées tout au long de sa vie professionnelle devient une réalité. L'adaptation aux évolutions actuelles et à venir en est facilitée.
Ceci n'est concevable et réalisable qu'à la condition de considérer la formation non pas comme une transmission de savoirs propres à un métier mais comme un cheminement ou un engagement personnel tutoré et mené au sein d'un groupe de formation vers le développement de compétences.