Développement social et participation : un défi à relever pour les professionnels de l’intervention sociale de demain

Année : 2009

Thème :

Type :

Auteur(s) :

POIZAT Sylvie (France) – poizat.sylvie@ireis.org

Résumé :

Développement social local, travail social avec des groupes.
Ces méthodes de travail qui consistent à travailler avec des groupes d'usagers plutôt que dans le cadre d'une prise en charge individuelle, ne sont pas nouvelles. Cependant, elles ont connu selon les contextes historiques et locaux, des succès divers.
En effet, cette démarche comme celle du travail avec des groupes, qui vise à développer un système d'aide mutuelle, peut parfois poser certains problèmes aux professionnels du travail social: les usagers participants deviennent une nouvelle catégorie d'interlocuteurs qui déstabilisent les professionnels par leurs revendications, demandes d'informations etc. De plus, il s'agit désormais de travailler dans un cadre collectif, c'est à dire définir les règles de “l'agir ensemble”, y compris avec d'autres partenaires tels les élus, les uns et les autres pouvant se percevoir comme dangereux car concurrents ou gêneurs.
Ce sont ces réticences que la commande publique souhaite voir évoluer en réformant le contenu des formations.
Entre compétences à développer et compétences à transmettre.
Les textes réglementaires encadrant cette réforme de la formation précisent donc :
« L'acquisition de cette pratique est un enjeu d'évolution majeur pour la profession d'assistant de service social, il est donc fondamental de trouver des terrains de stage afin que l'étudiant soit confronté directement et impliqué concrètement dans cette autre posture professionnelle et au sein de cet autre processus d'intervention. Une confrontation qui se limiterait à une appréhension intellectuelle ou à distance n'atteindra pas l'objectif souhaité. »
1 Il apparaît ainsi clairement que ce qui est visé par cette réforme de la formation se situe au-delà de la réalité actuelle et place les étudiants dans un apprentissage d'une situation qui n'existe pas, une utopie, ce qui pose le problème de la transmission et nécessite le procédé de simulation. Or, pour le philosophe Jean Baudrillard, à la différence de la feinte ou la dissimulation qui « laisse intact le principe de réalité (...) la simulation remet en cause la différence du « vrai » et « faux », du « réel » et de l' « imaginaire ».2 Dans quelle mesure, alors, un processus de formation peut-il reposer sur le simulacre ou la simulation?
Enjeu et perspectives de ce simulacre
L'attention portée sur les propos des étudiants sur leur formation1 concernant la pratique de développement social, permet de comprendre l'effort d'invention et d'imagination qu'ils doivent accomplir pour s'essayer sur le terrain à cette compétence qu'ils ne voient pas mise en oeuvre.
Néanmoins, pour que l'expérience fasse formation, elle doit être reprise, mise en lien avec les apports conceptuels et méthodologiques, mise à distance pour permettre l'analyse critique de ce qui a été réalisé, vécu. La compétence des Centres de formation est ici convoquée.
Mais cela ne peut se faire que si l'expérience des étudiants est située au plus près du contexte local. C'est pourquoi l'enjeu se situe aujourd'hui dans le rapprochement nécessaire entre formateurs « école » et « formateurs de terrains » afin de mutualiser les expérimentations, offrir un espace de co-construction d'un savoir professionnel nouveau, d'autant plus riche qu'il initie une dynamique d'interaction favorisant la socialisation professionnelle de l'ensemble du groupe pour une redéfinition de ce qui fait collectif aujourd'hui et de la place à occuper par le travailleur social dans des contextes en mouvement.

Mots clés :


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