HAMZAOUI Mejed (Belgique) – mhamza@ulb.ac.be

Les modes d’intervention de la politique sociale active s’appuient sur un cadre de collaboration, qualifié de partenariat, entre les différents acteurs institutionnels et périphériques tant au niveau vertical qu’horizontal. Ce cadre serait pensé dans une perspective d’approche globale et transversale de l’intervention sociale auprès du public ciblé, renforçant et multipliant les dispositifs et les mécanismes de concertation, de consultation, de négociation et de maillage.
Cette nouvelle formule de “maillage institutionnel”, fondée sur la mobilisation des différents acteurs et institutions porteurs de logiques souvent divergentes travaillant ensemble, repose sur le redéploiement des “alliances” entre les partenaires concernés pour résoudre les problèmes sociaux traités traditionnellement par des politiques sectorielles qui les cloisonnent et les séparent institutionnellement et techniquement les uns des autres.
Mais au-delà de la tentative de constituer une “norme positive” (C. Landry) ou une démarche contribuant à construire le partenariat (J. Clénet, C. Gérard, 1994) pour trouver sa “vraie nature” et afin d’assurer de nouvelles formes de régulation, il nous semble plus pertinent de déplacer le débat sur l’exercice de la fonction de légitimation des pratiques partenariales, pour mieux s’interroger sur ce que la notion de partenariat recouvre et / ou occulte. Ces pratiques servent, selon nous, à mieux cerner le type de discours sur le partenariat, qualifié par certains de “stratégie du consensus”, “d’entente”, de “négociation” ou de “sortie de crise”,... occultant par là même le cadre portant aux conflits, aux intérêts contradictoires et aux positionnements des acteurs qui constituent la base des rapports sociaux.
Partant de cette problématique, notre ligne directrice est : « S’agit-il des nouveaux enjeux fondés sur le décloisonnement, l’échange réciproque, la convergence d’intérêts ou s’agit-il d’un établissement des rapports de partenariat avec les différents niveaux d’exercice du pouvoir sur le mode de la tutelle, autrement dit de la reproduction de rapports de force? ».