BROUSSEAU Michèle (Canada) – michele.brousseau@videotron.ca

Dans le champ de la négligence envers les enfants, les pratiques centrées sur les familles se révèlent principalement des pratiques individuelles qui s’adressent aux mères qui sont les cibles visées par le changement (Brousseau et Morel, 2006; Trocmé, 1996), alors que la négligence est reconnue comme un problème multidimensionnel complexe.
Les effets des interventions sont au mieux modestes (Berry, Charlson et Dawson, 2003; Corcoran, 2000; DePanfilis, 1999; DePanfilis et Dubowitz, 2005; Dufour, Chamberland et Trocmé, 2003), alors que les approches et la thérapie familiales seraient indiquées (Daro et Donnelly, 2005 ; DePanfiis et Dubowitz, 2005).
Le développement d’une intervention familiale écosystémique en contexte de négligence, basée sur le modèle McMaster de fonctionnement familial (Ryan, Epstein, Keitner, Miller et Bishop, 2005) a permis d’identifier certains facteurs qui favorisent le passage d’une pratique individuelle à une intervention auprès des familles sur le plan de la formation, de la supervision et du contexte organisationnel ainsi que des dispositions des familles elles-mêmes (Brousseau, Beaudry, Simard et Charbonneau, 2009). Ces observations renvoient au savoir, savoir-faire et savoir-être, avec une attention particulière portée au développement du savoir-faire.
La communication portera plus spécifiquement sur le contenu d’un programme de formation à l’intervention familiale écosystémique qui allie théorie, exercices pédagogiques et pratique supervisée.
On abordera aussi les stratégies adoptées face aux difficultés rencontrées, les enjeux éthiques identifiés et l’adaptation à différentes réalités familiales.
On discutera enfin des conditions organisationnelles essentielles pour soutenir la formation et qui apparaissent incontournables pour favoriser un changement de pratique.