DIEU Marie-Claire (Belgique) – marieclaire.dieu@gmail.com
WATRIN Catherine (Belgique)

En Belgique, et plus spécifiquement en Communauté Française de Belgique, le décrochage semble être la conséquence de la détérioration du lien entre le jeune, l'école et la société, qui se marque sans doute avec plus d'acuité à l'adolescence, moment de plus grande vulnérabilité et de quête identitaire.
Le décret du 30 juin 1998 visant à assurer à tous les élèves des chances égales d'émancipation sociale apporte une définition claire de l'absentéisme et du décrochage scolaire. Ainsi l'article 3 précise que "l'absentéisme est le comportement d'un élève qui bien régulièrement inscrit s'absente fréquemment des cours sans motifs valable ».
Le décrochage scolaire est une préoccupation majeure des sociétés contemporaines. Il s'inscrit à la source d'un lent processus de marginalisation menant à la pauvreté et aux problèmes d'adaptation chroniques. Pour certains auteurs, il s'inscrit dans une problématique plus large de décrochage social: un processus de désaffiliation s'aggravant au rythme des accumulations de ruptures. Parmi les adolescents les plus à risque, on retrouve la clientèle des centres de jeunesse et les jeunes fréquentant les écoles spéciales en raison de leurs difficultés de comportement. Très peu de recherches ont documenté le sens du décrochage scolaire et la place qu'il peut prendre dans les conditions qui participent au décrochage social. L'étude envisagée s'attarde à cette problématique.
Les problèmes individuels existent, bien évidemment, nous ne voulons pas les lier, mais nous ne pensons pas qu’ils sont la seule clé du décrochage scolaire. Nous ne reviendrons pas sur les problématiques familiales évoquées, ni sur les dynamiques personnelles perturbées, elles sont connues et souvent évoquées, on connaît leur poids dans l'instauration des mauvaises relations à l'école. Nous voudrions plutôt évoquer la prise en compte des difficultés d'accès à l'abstraction, du maniement des symboles verbaux, du désir de pratique concrète, et ce surtout pour les classes d'accueil, de professionnel ensuite, et quelquefois en technique où l'on rencontre la majorité des décrochages.
Afin de soutenir les jeunes des SAS ont été créés : ils peuvent y accueillir jusqu'à vingt mineurs et ont pour mission d'apporter une aide sociale, éducative et pédagogique aux jeunes avec pour but un retour vers une structure scolaire ou une structure de formation agréée dans le cadre d'une obligation scolaire.