FOUCART Jean (Belgique) – foucart.jean@skynet.be

Depuis un quart de siècle, environ, des pratiques nouvelles (accompagnement, parrainage, tutorat, accompagnement …) font florès. Sans sous estimer les enjeux liés à la diversité des dénominations, il est non seulement possible, mais nécessaire d’utiliser un terme générique, celui d’accompagnement“. Il s’agit, en effet, comme l’analyse le montrera, d’un seul et même objet sociologique.
Ces pratiques traversent de multiples sphères de la vie sociale .On parlera d’accompagnement des cadres, d’accompagnement spirituel, d’accompagnement scolaire, d’accompagnement des handicapés, des mourants, des chômeurs, etc. Partout où se pointent des situations socialement et psychiquement intolérables, se mettent en place des dispositifs d’accompagnement.
Nous formulons l’hypothèse que, dans un univers de fluidité et de précarité transactionnelle , par lequel , nous appréhendons le monde d’aujourd’hui, l’accompagnement apparaît comme l’une des voies des réponses à la mise en scène de la souffrance sociale , liée à la précarisation des transactions.
Il s’agit de soutenir l’individu, de l’amener à un travail sur lui et à une construction des liens sociaux. Il s’inscrit dans un impératif social d’ « affiliation », de construction des rapports entre subjectivités tout en se situant dans l’impossibilité de dire l’ensemble social dans lequel insérer puisque la « société » s’avère de moins en moins l’instance suprême dans laquelle prendraient sens les êtres sociaux.
Plus précisément, l’accompagnement s’inscrit dans ces dispositifs de bienveillance au sein desquels s’inventent des modes de sociabilité fondés sur l’oralité et la sollicitude. La relation d’aide est tenue pour l’horizon de la situation d’aide, ce que signifie bien le mot «accompagnement ».
La relation accompagnant – accompagné devient le principal enjeu de la relation, ce qui induit un type particulier de transaction.
Ce sujet s’inscrit dans le cadre d’une recherche menée depuis 2ans au sein du département social I.S.C (groupe de recherche sur l’intervention sociale) de la Haute Ecole Charleroi Europe.
Les outils d’observation sont de trois ordres :
des entretiens non directifs et semi directifs avec des accompagnants
la lecture de multiples écrits des « portes – paroles » de l’accompagnement
l’observation d’une situation dans un cadre scolaire