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MATTA Houwayda (Liban) – houwayda.bouramia@usj.edu.lb
TANNOUS JOMAA Maryse (Liban) – maryse.jomaa@usj.edu.lb

C’est en continuité avec un processus d’amélioration de la qualité des stages que l’École libanaise de formation sociale (ELFS) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth a consacré une recherche à l’étude de l’aspect pratique de la formation en service social. Elle visait à donner une place active aux différents acteurs concernés en les impliquant dans la réflexion autour du stage et de ses modalités d’encadrement.
Dans ce but, une recherche qualitative de type descriptif exploratoire a été menée s’adressant à une population hétérogène incluant des étudiants, des superviseurs, des directeurs d’institutions ainsi que des consultants/enseignants des matières disciplinaires à l’ELFS. L’objectif visé est celui d’explorer la perception de ces acteurs quant au stage, ses modalités d’encadrement, les difficultés rencontrées et le rôle requis de chacun d’entre eux ainsi que d’identifier des pistes d’action susceptibles d’aider à son perfectionnement.
La perspective théorique privilégiée aborde le système/stage supervision comme un système basé sur l’alternance dont l’évacuation risque d’entraver sérieusement l’efficacité du stage et de compromettre sa productivité (Lindsay, 1979, Prezeau et Vanbelle, 1997).
L’analyse approfondie des résultats permet de révéler en dehors d’un isolement accru perçu chez l’étudiant et le superviseur, une carence claire au niveau de la relation entretenue entre l’école de formation et l’organisme de stage. Cet isolement arrive par conséquent à se répercuter sur le processus de stage ainsi que sur l’apprentissage escompté. En effet, une dualité décrite par Beillerot (1997) de conflictuelle risque de s’installer au cœur de ce processus de formation.
Les résultats de cette recherche mettent en lumière l’importance voire l’urgence d’entreprendre une démarche qui permet à la dualité conflictuelle de se transformer en dualité partenariale. Dans ce sens, l’école de formation sociale doit se donner un moment de réflexion pour examiner dans quelle mesure la communication qu’elle établit avec les institutions de stage est continue et claire et dans quelle mesure la logique qu’elle détient est vraiment communiquée et appropriée par les autres acteurs. Elle contribuera par une telle démarche au renforcement de la relation entre les deux pôles de la formation et à fournir un contexte de base à la mise en œuvre d’un processus d’alternance fort profitable pour le perfectionnement du stage.
L’une des perspectives pratiques peut consister dans l’établissement d’un protocole d’entente clair entre les deux institutions d’enseignement et de stage. Le protocole proposé doit se baser sur des critères précis en lien avec les objectifs et les conditions de stage, les conditions d’encadrement, la variété des domaines de pratiques, les problématiques et les méthodes d’intervention.