PINILLA José (Belgique) – joseluis.pinillaoblanca@cpascharleroi.be

Le travail social au sein de nos sociétés occidentalisées et urbanisées s’est complexifié en lien avec l’évolution de la société (modification de la structure familiale, crise/changement des principaux modèles d’intégration, fracture sociale,…).
Dans ce contexte, nombre de travailleurs sociaux ou socio-éducatifs de première ligne sont démunis : qu’il s’agisse des acteurs des écoles sensibles, du secteur de l’aide/protection de la jeunesse, des dispositifs d’accueil des personnes en rupture ou de services publics face à leurs usagers agressifs ou contestataires.
Le paradigme proposé propose la métaphore du pays aux quatre collines : celles de la loi, de l’écoute, du sens et du collectif. Une invitation à parcourir un paysage pluriel sur un mode dialectique.
La loi introduit à la symbolique des limites et du cadre qui font repère. Elle est fondatrice de la personnalité et constitue une condition pour entrer dans le jeu social.
Ce point fait l’objet d’un consensus parmi les praticiens du social, ce qui l’est moins, c’est la nécessité d’accepter le rapport de force pour imposer un impératif catégorique qui est celui du respect mutuel.
Celui-ci ne se négocie pas, on doit l’imposer à chacun, y compris à l’usager ou à la hiérarchie.
L’écoute – rationnelle et émotionnelle – rétablit en quelque sorte l’équilibre. Elle se doit d’être empathique et diagnostique, mais aussi pluridisciplinaire et interculturelle.
Elle bascule aussitôt du côté du sens de l’action. Comment négocier ou créer du sens pour que chacun y trouve son compte dans une culture de la rigueur du projet, mais aussi de la créativité. Comment combiner culture de paix et culture de la résistance ?
C’est ce qui nous fait basculer du côté du collectif, des référentiels de l’acteur social et du changement social. Sans nier les tensions et les contradictions : ainsi les logiques de la loi et de l’écoute ne doivent pas s’opposer mais se combiner.