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L’APPROCHE CENTRÉE SUR LE DÉVELOPPEMENT DU POUVOIR D’AGIR : une approche qui vient faire bouger les postures dans l’accompagnement social

Année : 2010

Thème : Les rapports travailleurs sociaux / usagers

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

JOUFFRAY Claire (France) – claire.jouffray@free.fr
BARBIERI Véronique (France) – mesoke3010@hotmail.fr

Résumé :

Face aux difficultés actuelles rencontrées par les travailleurs sociaux (augmentation de la précarité des personnes accompagnées et raréfaction des ressources disponibles), ces derniers sont à la recherche de nouvelles approches pour avoir d’autres pistes d’analyse et en tirer de nouvelles façons d’intervenir.
Parmi ces nouvelles approches, celle centrée sur le développement du pouvoir d’agir suscite un intérêt croissant. Dans cette approche, l’intervention professionnelle porte simultanément sur les conditions individuelles et structurelles qui sont à l’origine des situations-problèmes. Le changement est élaboré à partir des compétences déjà disponibles. Le changement est co-construit sur la base de la négociation des expertises. La personne concernée est actrice du changement, l’intervenant agissant comme « personne-ressource ».

Par ailleurs, dans le vocabulaire utilisé par les travailleurs sociaux, des mots montent en puissance, témoins d’une évolution des pratiques pour certains ou d’effet de mode pour d’autres. Il en est ainsi des mots « posture » et « accompagnement ». Le premier est venu compléter le mot « positionnement » : il définit une manière d’habiter un positionnement, il met en évidence comment le positionnement est agi dans l’interaction avec d’autres. Le second a progressivement envahi le champ du travail social, remplaçant parfois les notions de « suivi », « d’aide » : il fait partie du processus de l’intervention sociale mais n’en est qu’une partie, contrairement à une utilisation communément faite.

Nous proposons de nous centrer davantage sur la notion de « posture » et d’étudier, quelles sont les différentes postures face à une difficulté, un obstacle.

Premier cas de figure : la personne accompagnée confrontée à un obstacle peut l’aborder de façon passive : l’évènement « lui tombe dessus », elle subit. Elle va alors solliciter l’aide d’un expert qui va apporter « la » solution.

Second cas de figure : elle l’aborde de façon plus active. La personne va rechercher seule les moyens pour agir sur cette difficulté. Elle ne sollicitera le travailleur social qu’en tant que « facilitateur » pour franchir l’obstacle rencontré. Cette deuxième solution permet à la personne accompagnée d’avoir prise sur le changement qui la concerne, d’en être un des acteurs principal. C’est cette posture que l’approche centrée sur le DPA cherche à susciter (voir le site andadpa.free.fr). L’accompagnement à ce deuxième type de posture, nécessite, du côté des intervenants sociaux, un réel changement dans leur propre posture : ils ne sont plus des « experts » qui mettent en face un problème / une réponse (souvent en terme de dispositifs), mais des « passeurs » qui aident à franchir un obstacle.
Nous nous proposons de rendre compte de ce changement en profondeur de la posture des intervenants sociaux à travers trois enquêtes : deux auprès de personnes formées à l’approche DPA et une auprès d’usagers dont les intervenants ont été formés à l’approche DPA.

Pour conclure, nous situerons l’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir dans une perspective de développement durable en constatant que plus les personnes ont prise sur le changement, moins elles sollicitent mais ce n’est qu’un effet secondaire. L’objectif de l’approche centrée sur le DPA n’est pas de faire des économies mais bien de développer le pouvoir d’agir des personnes accompagnées sur ce qui fait obstacle pour elles en construisant des solutions viables à long terme.

Mots clés :

expertise sociale, culture professionnelle, bonne pratique, posture professionnelle

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