JANUS frederic (Belgique) – frederic.janus@henallux.be

Dans le contexte actuel de mutations des rapports sociaux et politiques sur fond de crises boursière et financière, de très nombreuses réflexions et questions se posent sur le choix de modèles de société et des systèmes capables de contribuer au bien-être sociétal et garantissant à l'Homme la possibilité de s'épanouir.
Voilà  finalement la bonne nouvelle de cette crise qui touche la planète. Ne faudrait-il pas en profiter pour questionner les modèles de développement et s'interroger sur des effets néfastes d'un ultralibéralisme et des conséquences économiques, écologiques et sociales d'un capitalisme effréné. Loin des préoccupations de ceux qui détiennent le capital et qui tirent les ficelles, il y a celles des individus, inquiets pour leur quotidien et leur avenir. Ils ne sentent plus à l' « abri ».
Cette inquiétude est renforcée par des situations d'exclusion multiples qui ne cessent de s'accentuer, qui ne se limitent plus à une frange marginalisée de la population mais qui s'étend, touchant de plus en plus de catégories d'individus. Cette exclusion est pluridimensionnelle. Pour y répondre, des politiques sociales se mettent en place, des dispositifs et des outils sont proposés.
A partir de l'analyse de l'un de ceux-ci, nous montrerons que le travail social doit faire face aussi à ces transformations et que ses valeurs, sa reconnaissance et sa pratique sont remises en question. Les réponses apportées aux situations des individus sont de plus en plus techniques, individualisées et axées sur le court terme. L'exercice de la profession et le rapport à l'individu sont eux aussi modifiés.
Sont mis en question le sens, le rôle et l'identité du travailleur social. Parmi ces interrogations, la question du lien social me préoccupe plus particulièrement. Ne fournir qu'une réponse spécialisée à un problème individuel laisse de c’été l'approche de l'individu dans sa globalité, dans ce qu'il est et dans ce qu'il vit et gomme sa position d'acteur de sa propre vie sur le plan social, culturel et citoyen.
Ainsi, j'ai choisi de mettre en perspective deux voies qui, selon moi, permettent de rejoindre ces dimensions. Je les présenterai et les illustrerai. La première nous amènera sur les chemins de la culture qui n'est pas seulement un droit mais un lieu de participation, d'ouverture et d'émancipation.
La présentation d'initiatives et de démarches socioculturelles et artistiques à dimension sociale réalisées en Communauté française de Belgique permettra de réfléchir à l'intérêt d'une telle démarche dans une perspective de développement.
Le second chemin emprunté sera celui de la dimension collective du travail social. Quelle est sa place dans un contexte de mutations des réalités avec lesquelles il est en prise directe ? L'action collective sera examinée dans sa perspective solidaire et citoyenne de développement, individuel mais surtout sociétal.
A la lumière de ces deux dimensions, seront alors à nouveau posées les questions des finalités et de la substance même du travail social ; et donc inévitablement du rôle du travailleur social.
Je terminerai par une réflexion sur les nécessaires orientations collective et culturelle dans la formation des futurs intervenants sociaux.