ISMAIL Khadija (Tunisie)

Plusieurs sources s’accordent à considérer le début de ce deuxième millénaire comme étant la période la plus marquée par des mutations de toutes natures (géopolitique, économique, sociale…) ; et qui, semble-t-il, dépassent l’ordre et le rythme sur lesquels se fondent nos précédentes conceptions et représentations des rapports individuels et organisationnels.
L’on retient, d’un côté, l’émergence de nouvelles formes de structuration de la société, de nouvelles formes d’organisation du travail, de nouvelles formes d’emplois. Parallèlement, et d’un autre côté, l’on soulève des incertitudes et des fragilités voire même des formes d’exclusions socio-économiques et professionnelles.
Aussi, des questionnements s’imposent. Ils s’inscrivent certes, dans le champ des préoccupations économiques sans pour autant dépasser l’interpellation des effets substantiels, que ces mutations peuvent générer dans l’univers social.
L’on souligne, particulièrement, les fragilités émergées dans le milieu du travail, face auxquelles le social-action ou le social interventionniste, ne peut que s’imposer dans une perspective régulatrice axée sur l’interface individu-organisation-environnement.
C’est à ce niveau de positionnement que le service social du travail est, plus que jamais, sollicité à concrétiser son apport selon une approche globale et promotionnelle.
Dans cet esprit de positionnement et de réflexion sur le contenu, les pratiques et les attributions du service social dans l’entreprise, l‘on situe notre analyse dans le contexte tunisien.
L’on privilégie dans ce sens, deux phases de réflexion :
Un moment ou une réflexion rétrospective qui sous-tend un regard sur le parcours historique du travail social dans le milieu du travail : Seront alors analysées les différentes phases de transition auxquelles coïncident des pratiques contingentes aux mutations socio-économiques.
Une réflexion analytique structurée autour de deux axes : d’une part, sur la perception développée par les étudiants (en phase de préparation à intégrer le milieu professionnel) et d’autre part, sur les positionnements et les attributs du travail social à travers la réalité de sa pratique dans une vingtaine d’entreprises tunisiennes.
L’approche méthodologique adoptée associe la technique d’analyse des contenus de la documentation spécialisée et les techniques empiriques des recherches exploratoires.
L’on inscrit l’objectif de cette analyse dans l’idée de vérifier si l’approche managériale qui a tendance à se positionner parmi les attributions du service social du travail se concrétise dans les pratiques du travail social dans l’entreprise tunisienne.