NGUETTIA Kouakou Kra Martin (Côte d'Ivoire) – nguettiamartin@yahoo.fr

Plusieurs institutions à caractère social œuvrent pour la réinsertion sociale des enfants de la rue à Abidjan. Le problème est qu’après plus de vingt ans de mobilisation autour de cette problématique, l’impact des réponses apportées à cette demande sociale spécifique n’est pas perceptible.
Par ailleurs, les analyses relatives aux stratégies de réintégration sociale des enfants et jeunes marginalisés en Côte d’Ivoire ne prennent pas suffisamment en compte les actions comme objet d’étude, pour en comprendre les logiques, en décrypter les discours, en déterminer les facteurs de force et de faiblesse. La présente étude a consisté en une recherche-action avec en ligne de mire l’évaluation de l’impact psychosociale des méthodes de réinsertion des enfants de la rue à Abidjan.
Les résultats de cette démarche montrent que c’est essentiellement à travers les actions éducatives en milieu ouvert, la prise en charge en foyer d’hébergement, la réinsertion familiale, l’intégration par la scolarisation et l’intégration par la formation professionnelle que les intervenants essaient d’aider les enfants de la rue à se construire un avenir. L’analyse évaluative de leur impact psychosocial, vue dans une dimension élémentaliste et réaliste, montre des indicateurs d’impact pertinents. Par contre, l’analyse de la dimension holistique et idéaliste de l’impact psychosocial de ces interventions montre des indicateurs de performance diffus et insignifiants. Cela s’explique par le fait que les programmes sont tributaires d’initiatives volontaristes et ne couvrent pas tous les groupes en situation de vulnérabilité.
Il serait souhaitable qu’une approche globale du phénomène soit entreprise dans le cadre d’une politique sociale orientée vers une programmation basée sur les Droits de l’Enfant.