MARTINS GUEDES Joana (France)

On reconnaît l'importance que le phénomène du vieillissement pose, actuellement au Portugal, et même dans d'autres contextes européens et mondiaux.
L'intensité du phénomène et les défis qui se présentent à la société portugaise en général et à l'Etat, en particulier, en tant qu’instance responsable pour la formulation des politiques sociales, ont transformé ce phénomène en en faisant une priorité incontournable.
D'autre part, nous assistons, concomitamment, à des modifications dans les structures économiques, sociales et familières qui limitent clairement la capacité d'accompagner et soigner des générations plus anciennes ce qui implique, donc, la réorganisation de tous les systèmes sociaux et des relations entre les générations.
Même si on considère que la famille au Portugal est encore le grand support des personnes âgées, il convient de reconnaître que, dans une bonne mesure, beaucoup des responsabilités qui autrefois se plaçaient dans le domaine familier, commencent à relever du rôle de l'état, et on réclame des mesures publiques et des équipements en réponse aux divers problèmes et nécessités des personnes âgées. C’est ainsi qu’apparaissent, à partir des années 70, des structures variées d'aide aux personnes âgées, dans lesquelles s’intègrent les maisons de retraite. Si, initialement, ces structures s'approchaient beaucoup du fonctionnement caractéristique des « institutions totales », à partir de la fin des l'années 90, l'état a reconnu l'importance de répondre aux nécessités sociales de ce groupe, non seulement au niveau de la quantité mais, surtout, au niveau de la qualité des équipements sociaux et des services offerts, en améliorant les conditions de fonctionnement des institutions, dans le sens de la promotion de l'autonomie et de la qualité de vie des générations plus anciennes.
Concernant l'objectif de la qualification des mesures de politique sociale, l'étude des maisons de retraite est reconnue comme importante, par l’examen des conditions qu`elles fournissent et de leurs logiques de fonctionnement, pour la conservation ou le renforcement de l'identité des personnes âgées. Dans cet encadrement, il nous intéresse, donc, d’apprécier les pratiques de fonctionnement des maisons de retraite, ainsi que la contribution des agents d'intervention sociale pour contrecarrer des situations de marginalité, d'exclusion et d’isolement social vécues par les personnes âgées avant le processus d'institutionnalisation.
Dans le cas de la présente étude, nous nous sommes intéressés à percevoir si les pratiques du service social favorisent, au cours des différentes phases l'intégration des résidents dans ces maisons de retraite. L'insertion des résidents dans la communauté ; la conservation de leur autonomie ; la participation dans la gestion institutionnelle et dans la définition des règles de fonctionnement des maisons de retraite ; le contact et la création de relations affectives avec plusieurs groupes et générations, y compris le groupe familier et d'amis précédents des personnes âgées; la conservation de son sentiment d'utilité sociale et de sa valeur en tant que personne avec des expériences de vie et savoirs propres.
On croit que de telles conditions favorisent, indubitablement, la maintien sur le long terme des conditions de santé physique et mentale des personnes âgées, ainsi que leur désir de vivre et formuler des projets. Pour toutes les raisons évoquées, il est important de développer des travaux de réflexion et d’évaluation en ce qui concerne la réalité de l'internement et les pratiques professionnelles développées par le service social.