LABIDI Lassaad (Tunisie) – lassaadlabidi2018@gmail.com

Depuis le début des années 1970, plusieurs recherches ont dénoncé les multiples facettes du dysfonctionnement et des limites du mode de développement axé sur l’industrialisation et la forte production. Lesdites recherches ont été à l’origine d’une prise de conscience de la nécessité de repenser le développement. C’est dans ce contexte qu’est apparu à la fin des années 1980, le concept de développement durable. Ce dernier étant défini comme étant le processus de développement visant à répondre aux besoins du présent sans mettre en péril l’équilibre des systèmes et par conséquent la qualité de vie des futures générations. Il s’agit en fait d’un concept qui traduit l’aspiration vers un nouveau projet de société ou il est possible de concilier l’économique, le social et l’écologique.

Au-delà des ses aspects en rapport étroit avec l’environnement, le développement durable exprime également une volonté de progrès social, de solidarité et de lutte contre les différentes formes d’exclusion sociale. C’est ainsi qu’il est apparu très proche des politiques d’intervention sociale et de l’esprit du travail social et de la pratiques professionnelle des travailleurs sociaux. Ces derniers, considérés comme des acteurs de développement cherchent à travers les différentes méthodes d’intervention la satisfaction des multiples besoins de l’homme et l’amélioration de la qualité de vie des individus ; des familles des groupes et des communautés.

Le rapport du développement durable avec l’intervention sociale, n’est pas uniquement à saisir au niveau des politiques générales et au niveau des structures et des dispositifs mis en place, mais il est également à saisir au niveau de la structure mentale et du comportement des praticiens de l’intervention sociale. Car ces derniers constituent le relais entre les ressources disponibles et les différents bénéficiaires et sont également appelés à intervenir pour aider les individus, les groupes et les communautés dans tous les temps de crise. C’est ainsi que leur mode d’actions quotidiennes et le type de rapport qu’ils entretiennent avec les usagers sont dans une large mesure déterminés par la représentation qu’ils se font du développement durable.

Par ailleurs, la notion de développement durable qui est née au début dans les sociétés industrialisées s’est propagée progressivement dans les pays en développement tel que la Tunisie ou plusieurs structures et programmes d’intervention sociale ont été conçu selon l’approche de développement durable.


C’est par rapport à ces différents éléments que nous proposons cette communication. Elle sera le compte rendu d’une recherche que nous nous proposons d’effectuer auprès des travailleurs sociaux tunisiens. Son objet est de répondre à la principale question suivante : quelle représentation se font les travailleurs sociaux tunisiens du développement durable ? La réponse à cette question principale passe par la réponse aux différentes questions secondaires suivantes :
-Jusqu’à quel point la représentation que se font les travailleurs sociaux tunisiens du développement durable influence –t- elle leur comportement en tant que citoyen ?
-Comment cette représentation s’exprime –t- elle dans leur intervention auprès des individus, des familles, des groupes et des communautés ?
-Que font ils pour rendre leurs pratiques durables et comment font ils pour aboutir à un certain équilibre entre l’expertise recherche et les valeurs
humanistes défendues ?

Pour répondre à ces questions nous adopterons une démarche méthodologique de type qualitatif aussi bien pour la collecte que pour l’analyse des données. Il s’agirait ainsi pour nous d’interviewer une dizaine de travailleur sociaux pour explorer leur représentation du développement durable en rapport avec leur pratique professionnelle.

solidarité, acteur de développement, équité sociale, exclusion