Nouvelles modalités de l’action sociale territorialisée : études de cas dans le secteur de la cohésion sociale en Belgique francophone
Année : 2009
Thème :
Type :
Auteur(s) :
LEBRUN Michaël (Belgique)
Résumé :
Il s’agira premièrement de proposer une déconstruction théorique du « quasi concept » de cohésion sociale, en relevant notamment ses mutations sémantiques depuis son utilisation par Durkheim jusqu’à son irruption dans les textes et les politiques des institutions supranationales européennes (Commission Européenne et Conseil de l’Europe), en passant par son inscription en tant que paradigme dans les référentiels politiques conservateurs et réformistes belges et français du 20ème siècle.
Nous proposons ensuite de donner un aperçu des différentes « politiques de cohésion sociale » en Belgique francophone, en explorant de manière plus approfondie les programmes publics-privés mis en place dans le cadre de la politique régionale bruxelloise de revitalisation des quartiers (volet « cohésion sociale » des « Contrats de Quartier »), du décret du 13 mai 2004 relatif à la cohésion sociale (édicté par la Commission Communautaire française) et du projet de décret relatif au Plan de Cohésion Sociale dans les villes et communes de Wallonie (visant à réformer les actuels Plans de Prévention de Proximité).
Nous serons alors en mesure de rattacher nos observations à celles d’auteurs tels que Michel Autès et Mejed Hamzaoui afin d’analyser les nouvelles modalités de l’action sociale publique territorialisée à l’œuvre dans le secteur de la cohésion sociale belge francophone. Nous relèverons que ces nouvelles pratiques sociales gestionnaires (partenariats publics-privés, financements périodiques, contractualisation des projets, territorialisation locale, recherche de transversalité, volonté de mixer les publics et d’impliquer les habitants) sont autant de mots d’ordre et de nouvelles manières de concevoir la gestion politique des populations et les synergies entre pouvoirs publics et société civile. Nous nous interrogerons ensuite sur le potentiel réellement émancipateur (ou au contraire anesthésiant) de ces programmes d’action drapés des oripeaux de la démocratie participative, ainsi que sur les risques qu’ils génèrent d’individualisation des problèmes sociaux et d’instrumentalisation du monde associatif.
Mots clés :
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