Évolution des politiques sociales et gestion de la vieillesse en Tunisie : Quelle place pour le secteur associatif pour quel modèle de développement?

Année : 2010

Thème : Rôle et place du secteur associatif dans les politiques de développement en fonction des politiques de rationnalisation des dépenses et de ciblage des plus démunis

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

LABIDI Lassaad (Tunisie) – lassaadlabidi2018@gmail.com

Résumé :


Après la première décennie de l’indépendance (1956), l’état tunisien a choisi le modèle de l’état providence et a adopté une politique de développement fondée sur l’économie planifiée et axée sur la recherche du bien être collectif. A partir des années 70, nous avons assisté à un virage au niveau économique ouvrant la voie vers l’économie du marché, tout en maintenant un rôle social considérable. Toutefois, à partir de la fin des années quatre vingt et durant toute la dernière décennie du siècle précédent, l’État tunisien a procédé à une révision totale de son rôle social et économique pour faire face aux nouveaux défis économiques.

En fonction de ses nouvelles orientations et en fonction des nouvelles données démographiques et sociales exprimant la désorganisation familiale, la faiblesse de la solidarité communautaire, la montée du chômage et vieillissement progressif de la population, l’Etat tunisien a adopté une politique sociale dite de rationalisation des dépenses et de ciblage des plus démunis. Cette politique a profondément influencé la politique d’intervention sociale en faveur de la population âgée vulnérable en mettant l’accent sur le rôle de la famille et du secteur associatif.

Dans ce nouveau contexte, le secteur associatif a pris plus de place dans l’intervention auprès des personnes âgées pauvres, comme c'est le cas pour les autres catégories vulnérables. En effet, se sont les associations qui sont devenues les principaux responsables non pas uniquement de la gestion et du fonctionnement des centres mais aussi du programme des équipes mobiles. Les pouvoirs publics continuent à les subventionner, mais ils mettent à leur disposition moins de moyens humains. Rappelons qu’au début ils mettent à leur disposition des médecins, des assistantes sociales, du personnel administratif. Mais aujourd’hui, c’est aux associations de se débrouiller toutes seules et d’avoir leurs propres ressources humaines. Comme c'est le cas pour les associations intervenantes dans les autres secteurs socioéducatif et sanitaires, les associations de protection des personnes âgées sont aujourd’hui considérées par les pouvoirs publics comme des acteurs de développement et de protection sociale.

C’est par rapport à ces différents éléments que nous proposons cette communication. Son objectif est d’explorer à partir d’une démarche méthodologique qualitative selon les différentes expériences la place du secteur associatif dans la gestion de la vieillesse en Tunisie. C’est ainsi que nous analyserons dans un premier temps à partir des rapports et des documents disponibles l’évolution qu’ont connue les modèles de développement socioéconomique en Tunisie dans leur rapport avec l’intervention sociale pour démontrer la place accordée au secteur associatif dans chaque modèle. Dans un deuxième temps nous analyserons à partir des expériences de terrain des associations œuvrant dans le district de Tunis, la place qu’occupe le secteur associatif dans l’intervention auprès des personnes âgées en Tunisie. Il s’agirait pour nous à ce niveau de répondre aux questions suivantes : Quels sont les moyens mis à la disposition du secteur associatif pour accomplir son rôle auprès des personnes âgées vulnérables ? Quel rapport entretiennent les associations concernées avec l’administration publique ? Quels problèmes rencontrent les associations et comment font ils pour s’en sortir et demeurer en tant que partenaire dans la gestion de la vieillesse en Tunisie. En se demande également quel modèle de développement se dessine-t-il derrière la place accordée au secteur associatif dans la gestion de la vieillesse en Tunisie. La réponse à ces différentes questions constituera les principales composantes de la communication proposée.

Mots clés :

association locale, protection sociale, rationalisation, ciblage partenariat

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