Quelle réflexivité pour le travailleur social?

Année : 2009

Thème :

Type :

Auteur(s) :

TRIMECH Meher (France)

Résumé :

La question de la réflexivité est posée aujourd'hui dans le contexte d'une relecture de la modernité, de ses expressions les plus diverses et en l'occurrence la science. C'est dans une vision plutôt relativiste qu'est abordée cette question allant jusqu'à anéantir la logique de la science avec le "programme fort".
Mais en sociologie la question est posée différemment surtout avec Pierre Bourdieu. Cette intervention se propose de jeter un regard plutôt sociologique sur le statut épistémologique, mais aussi par la même politique, du travailleur social. Dans qu'elle mesure en appliquant la réflexivité dans le travail social pourrait on prendre conscience de nos pratiques, enjeux et pouvoirs qui nous hantent.
En outre, si la réflexivité est avancée comme une sorte de thérapie scientifique pour l'homme de science contre les effets néfastes que pourrait engendrer la production du discours scientifique sur l'autre, n'est-elle pas, elle même, un produit de ce discours?
Pierre Bourdieu avance dans ces œuvres ce qu'il appel la subjectivation du sujet subjectivant, dans le sens où le travailleur social est invité à relativiser son discours scientifique et professionnel en prenant conscience qu'il est un point de vue dans une position sociale dissimulant des prétextes.
Les notions d'habitus, de champ et d'agent sont primordiales ici pour illustrer cette perspective nouvelle.
L'habitus est défini ici comme systèmes de dispositions durables et transposables, structures structurées prédisposées à fonctionner comme structures structurantes, c'est-à-dire en tant que principes générateurs et organisateurs de pratiques et de représentations qui peuvent être objective¬ment adaptées à leur but sans supposer la visée consciente de fins et la maîtrise expresse des opérations nécessaires pour les atteindre, objectivement «réglées» et «régulières» sans être en rien le produit de l'obéissance à des règles, et, étant tout cela, collectivement orchestrées sans être le produit de l'action organisatrice d'un chef d'orchestre.
Le champ est cet "Espace social structuré et conflictuel, relativement autonome dans lequel les agents sociaux occupent une position définie par le volume et la structure du capital efficient dans le cham et agissent selon leur position dans le champ ; chaque champ est doté d'enjeux, de règles de fonctionnement et d'agents dotés d'un habitus spécifique".
De là se pose la question centrale de ce travail: suffit- il d'avoir une "conscience juste" pour être un "bon" travailleur social? Que devrait-on adopter une réflexion sociologique qui dévoile l'habitus et du travail social et du travailleur social dans une perspective politique ou se contenter d'une déontologie de la pratique exprimant un discours moraliste voir religieux?

Mots clés :


← Retour à la liste des articles