Quels référentiels et quelles pratiques pour le Sahel, un environnement particulier aux problèmes sociaux spécifiques

Année : 2009

Thème :

Type :

Auteur(s) :

KIRE Modibo (France)

Résumé :

La présente communication vise à rappeler la problématique de l’éducation spécialisée. L’éducation spécialisée se déroule, depuis des années, suivant un modèle standard mis en œuvre dans les pays développés. Les mêmes stratégies de formation s’appliquent à des publics divers, dans des contextes multiples et différents.
Dans les pays en développement, la problématique de l’intervention sociale diffère de celle des pays dits développés. Là, elle a trait surtout à l’enfance, à la jeunesse plutôt qu’à la vieillesse. Du coup se dessinent des contextes sociaux particuliers comme champs de l’action sociale.
En effet, dans l’Afrique sub-saharienne, une proportion d’enfants non négligeable ne bénéficie pas encore de l’éducation publique et de la formation. Au Mali, le taux de scolarisation - inégal entre filles et garçons- varie 53,7 à 63,4 %, d’une région à l’autre. Parmi ces enfants scolarisés, le taux de déperdition, dans les écoles publiques comme dans les écoles privées, augmente au fur et à mesure qu’on va vers les niveaux supérieurs. Ainsi, le système éducatif dépose sur les trottoirs des milliers d’enfants qui deviennent des «enfants de la rue». A ce lot, viennent s’ajouter les élèves de écoles coraniques pour former de véritables réseaux de délinquants.
Cette étude décrit une expérience atypique d’éducation spécialisée. Le formateur, connu sous le pseudonyme de « Pékkin », est un rescapé des prisons du Mali. Coupable de bien des forfaits, il a bénéficié, de l’encadrement des travailleurs sociaux intervenant dans les milieux carcéraux, de circonstances favorables et inattendues qui le font sortir de prison. Aujourd’hui repenti, il a trouvé en lui-même, à travers les péripéties de sa vie mouvementée, des ressorts psychologiques pour transcender sa vie et opérer la mutation du bagnard en éducateur. Il s’est donné des raisons et des moyens dignes de vivre.
Désormais, se sentir vivre, pour « Pékkin », c’est «être Educateur» avec vocation de réaliser la récupération et la réinsertion socio-économique des enfants en déviance. Les moyens de vivre, ils les tire de la musique, de l’éducation populaire, des contacts avec les communautés, de l’enseignement de la probité, du respect de l’engagement pris, de l’initiation à l’effort. Il tire ses référentiels de la culture sahélienne.

Mots clés :


← Retour à la liste des articles