De l’intellectuel dévoilant à l’enquêteur pragmatiste. Réflexions sur l’intervenant critique

Année : 2012

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

LOUTE Alain (Belgique) – alainloute@gmail.com

Résumé :

Pour de nombreux auteurs, les transformations du capitalisme ont eu pour effet de provoquer de nombreuses souffrances (stress, stigmatisation, désaffiliation, mépris, etc.) qui ne sont pas reconnues dans leur dimension sociale. A quelles conditions construire une critique sociale en prise avec ces nouvelles vulnérabilités et micro-fractures sociales ? Une telle question soulève un véritable problème d’« intelligence collective ». Quels savoirs mobiliser, quels partenariats et coopérations instituer pour retrouver la capacité à dire « Nous » et à agir collectivement dans un contexte d’individualisation des risques sociaux (U. Beck) ?

Cette intervention se propose d’interroger des conditions cognitives et normatives inhérentes à une critique sociale capable de déstabiliser les cadres normatifs institués et de susciter une forme d’intelligence collective de ces situations de souffrances. Pour ce faire, nous distinguerons et questionnerons différentes formes d’intervention critique. Tout d’abord, nous nous intéresserons à la figure du critique théorique « porte parole » de la souffrance sociale chez E. Renault et celle de la critique théorique opérant une « mise à jour » des formes de mépris social chez A. Honneth. Cette forme d’intervention cherche, à travers une objectivation de la situation de souffrance, à produire une parole collective des êtres souffrants. Le risque de cette forme d’intervention est de renforcer le processus de réification des acteurs, en figeant leur identité dans une objectivation sociologique. Dans un second temps, nous tenterons de penser, à partir de la tradition pragmatiste, une forme d’intervention critique qui tente de rendre possible l’expérimentation, par les acteurs eux-mêmes, de leur situation de souffrance. Dans cette seconde forme d’intervention critique, l’intervenant n’est plus un critique théorique « dévoilant » et « mettant à jour », mais un « enquêteur » (J. Dewey, D. Schön) qui suscite la réflexivité des acteurs.

Mots clés :

Épistémologie, Acteurs, Formation

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