Le regard des intervenants socio-éducatifs de Sherbrooke sur la relation école-familles issues de l’immigration
Année : 2012
Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
LENOIR Annick (Canada) – Annick.Lenoir@USherbrooke.ca
Résumé :
Les écrits québécois sur la relation école-familles en général adhèrent implicitement ou explicitement au discours officiel en adoptant comme prémisse à l’argumentaire un lien entre l’engagement parental dans le processus de scolarisation et la persévérance et la réussite scolaires des élèves (Bouchard, 2006; Deslandes, 2005; Marsolais, 2004). Mais, la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (2009) relève que le problème principal des élèves issus de l’immigration ne repose pas sur l’absence de leur motivation ou de l’importance accordée à l’école de la part de leurs parents, mais plutôt sur l’incapacité de l’école à établir des ponts avec leur famille. Or les écrits ne se questionnent que rarement quant aux possibilités pour les familles à faible revenu et, ou immigrantes à assumer les fonctions attendues par la relation École-familles issues de l’immigration (implication, accompagnement, encouragement, etc.). Ils ne s’interrogent qu’occasionnellement sur les modalités de mise en œuvre de cette relation ou sur ses effets sur les familles elles-mêmes (Azdouz, 2007; Deslandes, 2005; Kalubi, Detraux et Larivée, 2006) ou sur les pratiques d’enseignement et d’intervention socio-éducative (Kanouté, 2003; Larose, Bourque et Lessard, 2006). Et si les auteurs s’intéressant à la relation École-familles issues de l’immigration portent un regard critique sur la question de la socialisation, celui-ci n’a pas pour objet de questionner les modalités mises en œuvre dans l’établissement de cette relation ou de questionner les fondements, les visées et les modalités de socialisation des élèves à l’école. Il vise plutôt à signaler la nécessité de tenir compte de la réalité (le contexte, les valeurs d’origine, les problèmes sociaux vécus au Québec, etc.) de cette catégorie d’élèves et de leur famille (Kalubi, detraux et Larivée, 2006; Kanouté, 2007). Considérant l’actuel manque de connaissances quant aux attentes, besoins et univers de sens des familles issues de l’immigration concernant l’école, ses missions, il est légitime de penser que les interventions éducatives ou socio-éducatives actuellement proposées se heurtent à des incompréhensions, sont potentiellement sources de tensions, contribuent éventuellement à renforcer les représentations négatives des uns et des autres. Il devient donc urgent de se questionner sur les déterminants représentationnels de cette relation par les divers acteurs en présence.
Cette communication participe donc à la compréhension des facteurs influençant positivement ou négativement les interactions entre les enseignants, parents et intervenants socio-éducatifs et la persévérance et la réussite scolaire des élèves membres d’une famille issue de l’immigration. Elle se concentre toutefois, à partir de données empiriques recueillies auprès d’intervenants socio-éducatifs, sur l’identification des attentes propres à ces intervenants en ce qui concerne leur relation avec les parents issus de l’immigration et ayant un enfant à l’école primaire.
L’approche théorique adoptée se fonde sur l’approche socioconstructiviste qui conçoit l’appartenance comme un système de références symboliques construit par un individu en fonction de son degré d'autonomie face aux contraintes sociales et à travers un rapport d’interactions et d’oppositions (Deniger et al., 2002) et sur l’approche constructioniste qui postule que les appartenances personnelles et sociales varient selon l’expérience des acteurs et le contexte social (Moscovici, 2001).
Mots clés :
Secteur socio-éducatif, Secteur social, Ville, relations interculturelles
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