La RAC à l'épreuve des rapports sociaux inégalitaires
Année : 2012
Thème : Enquêter dans un syndicat du batiment autogéré
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
PEREIRA Irène (France) – ir_pereira@yahoo.fr
Résumé :
Proposition de communication:
Mes travaux s'inscrivent dans un cadre épistémologique qui est celui du pragmatisme philosophique, de la sociologie pragmatique et de l'articulation des rapports sociaux. Du point de vue des méthodes, celles-ci privilégient donc des approches qualitatives qui supposent un engagement actif du chercheur sur son terrain: observation participante, recherche-action... La référence à la théorie de l'enquête de Dewey n'implique pas seulement une place centrale accordée à l'action, mais également à la démocratie participative. C'est ainsi que la recherche-action devient également collaborative. Cette orientation de recherche m'a conduit à un intérêt particulier pour les pratiques développées par l'analyse institutionnelle et la socioanalyse.
L'usage de la RAC a été en particulier rendu possible dans le cadre des recherches que je developpe au sein de l'IRESMO (Institut de recherche sur le syndicalisme et les mouvements sociaux) en travaillant avec des militants syndicaux.
Pour analyser les conséquences pratiques que peuvent impliquer les RAC, je souhaite en particulier me pencher sur une recherche que j'ai menée à la demande d'une organisation syndicale du secteur du bâtiment entre 2011 et 2012. Cette expérience présente plusieurs éléments intéressants. Tout d'abord, cette organisation syndicale avait la spécificité d'être composée de membres dont les capitaux scolaires et militants étaient très hétérogènes. En particulier, il y avait d'une part une minorité d'adhérents architectes de profession. D'autre part, il y avait un important contingent d'adhérents immigrés d'origine sub-saharienne maîtrisant peu la langue française et avec un très faible niveau d'étude. La seconde caractéristique de ce syndicat est d'être composé uniquement d'adhérents hommes. Enfin, le troisième élément tient au fait que cette organisation syndicale tente de mettre en place un fonctionnement entièrement autogéré en interne.
Il est ainsi possible de penser que ce dernier type de fonctionnement favorise la mise en place d'une RAC. Néanmoins, je vais m'attacher tout d'abord à montrer quelles ont été les difficultés posées pour mener un tel type de pratique. Puis dans un second temps, je vais analyser les méthodes qui ont pu être mises en place pour surmonter ces difficultés et enfin l'impact que la recherche a eu sur le fonctionnement de cette organisation, ainsi que sur ma réflexion méthodologique.
Si la demande d'une recherche émanait des militants du syndicat, elle n'était portée en réalité que par ceux qui étaient les plus dotés en capital scolaire. Une seconde difficulté se posait quant à la difficulté de mobiliser des acteurs autour de réunions participatives visant à orienter la recherche. Il a donc fallu trouver d'autres méthodes permettant une interactivité entre les observations que je menais et les membres de l'organisation syndicale. Un corollaire de cette difficulté a été lié au fait de parvenir à atténuer dans la recherche les effets des rapports sociaux de racisation en permettant de rendre audible la parole spécifique des personnes les moins dotés en capitaux scolaires. La troisième difficulté a été plus particulièrement liée à la question des rapports sociaux de sexe d'autant plus invisibilisés qu'il n'y avait pas de femmes d'adhérentes, mais présents en creux à travers par exemple la question de l'équilibre entre vie militante et vie familiale. Le dernier problème a tenu plus particulièrement à la manière dont au delà des observations pouvait s'effectuer des changements concrets au sein de l'organisation syndicale en lien avec le mode de fonctionnement interne autogestionnaire de cette organisation syndicale. Ici se pose la question de l'articulation entre la légitimité du discours scientifique et celui de la logique démocratique. Ce dernier point m'a conduit plus précisément à interroger les limites de la légitimité de ma propre intervention au sein de cette organisation au vu de son mode de fonctionnement.
Mes travaux s'inscrivent dans un cadre épistémologique qui est celui du pragmatisme philosophique, de la sociologie pragmatique et de l'articulation des rapports sociaux. Du point de vue des méthodes, celles-ci privilégient donc des approches qualitatives qui supposent un engagement actif du chercheur sur son terrain: observation participante, recherche-action... La référence à la théorie de l'enquête de Dewey n'implique pas seulement une place centrale accordée à l'action, mais également à la démocratie participative. C'est ainsi que la recherche-action devient également collaborative. Cette orientation de recherche m'a conduit à un intérêt particulier pour les pratiques développées par l'analyse institutionnelle et la socioanalyse.
L'usage de la RAC a été en particulier rendu possible dans le cadre des recherches que je developpe au sein de l'IRESMO (Institut de recherche sur le syndicalisme et les mouvements sociaux) en travaillant avec des militants syndicaux.
Pour analyser les conséquences pratiques que peuvent impliquer les RAC, je souhaite en particulier me pencher sur une recherche que j'ai menée à la demande d'une organisation syndicale du secteur du bâtiment entre 2011 et 2012. Cette expérience présente plusieurs éléments intéressants. Tout d'abord, cette organisation syndicale avait la spécificité d'être composée de membres dont les capitaux scolaires et militants étaient très hétérogènes. En particulier, il y avait d'une part une minorité d'adhérents architectes de profession. D'autre part, il y avait un important contingent d'adhérents immigrés d'origine sub-saharienne maîtrisant peu la langue française et avec un très faible niveau d'étude. La seconde caractéristique de ce syndicat est d'être composé uniquement d'adhérents hommes. Enfin, le troisième élément tient au fait que cette organisation syndicale tente de mettre en place un fonctionnement entièrement autogéré en interne.
Il est ainsi possible de penser que ce dernier type de fonctionnement favorise la mise en place d'une RAC. Néanmoins, je vais m'attacher tout d'abord à montrer quelles ont été les difficultés posées pour mener un tel type de pratique. Puis dans un second temps, je vais analyser les méthodes qui ont pu être mises en place pour surmonter ces difficultés et enfin l'impact que la recherche a eu sur le fonctionnement de cette organisation, ainsi que sur ma réflexion méthodologique.
Si la demande d'une recherche émanait des militants du syndicat, elle n'était portée en réalité que par ceux qui étaient les plus dotés en capital scolaire. Une seconde difficulté se posait quant à la difficulté de mobiliser des acteurs autour de réunions participatives visant à orienter la recherche. Il a donc fallu trouver d'autres méthodes permettant une interactivité entre les observations que je menais et les membres de l'organisation syndicale. Un corollaire de cette difficulté a été lié au fait de parvenir à atténuer dans la recherche les effets des rapports sociaux de racisation en permettant de rendre audible la parole spécifique des personnes les moins dotés en capitaux scolaires. La troisième difficulté a été plus particulièrement liée à la question des rapports sociaux de sexe d'autant plus invisibilisés qu'il n'y avait pas de femmes d'adhérentes, mais présents en creux à travers par exemple la question de l'équilibre entre vie militante et vie familiale. Le dernier problème a tenu plus particulièrement à la manière dont au delà des observations pouvait s'effectuer des changements concrets au sein de l'organisation syndicale en lien avec le mode de fonctionnement interne autogestionnaire de cette organisation syndicale. Ici se pose la question de l'articulation entre la légitimité du discours scientifique et celui de la logique démocratique. Ce dernier point m'a conduit plus précisément à interroger les limites de la légitimité de ma propre intervention au sein de cette organisation au vu de son mode de fonctionnement.
Mots clés :
Solidarité, Autonomie, Savoirs, Syndicalisme
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