Mieux comprendre les facteurs qui facilitent et font obstacle au rétablissement et à l’inclusion sociale des personnes ayant des troubles mentaux graves .

Année : 2007

Thème : Autre

Type : Autre

Auteur(s) :

BERGERON-LECLERC Christiane (Canada) – Cblecler@uqac.ca

Résumé :

L’un des préjugés les plus tenaces à l’endroit des personnes ayant un trouble mental est, en effet, que celles-ci ne peuvent se rétablir et jouir d’une vie satisfaisante dans la communauté (Corrigan et Lundin, 2001). Or certaines études longitudinales ont démontré que des personnes ayant des troubles mentaux graves se rétablissent ou connaissent des améliorations significatives : ces taux varient entre 49% et 68% selon les études consultées (Johnson, 2000). La notion de rétablissement dépasse les concepts de traitement ou de guérison : il s’agit d’un processus où la personne transcende ses handicaps fonctionnels et sociaux et modifie le sens de sa vie (Provencher, 2002). Malgré le fait avéré que certaines personnes peuvent se rétablir, peu d’études ont été réalisées jusqu’à présent dans l’optique d’identifier les facteurs qui facilitent ou entravent ce processus. La totalité des études consultées démontre cependant que certains facteurs tels que l’espoir et la présence d’une personne significative apportant du soutien, sont déterminants dans ce processus (Onken et al., 2002; Ridgway, 2001; Young et Ensing, 1999 ; Sullivan, 1994). D’autres facteurs, pouvant être catégorisés selon qu’ils sont propres à l’individu (ex. perception positive de soi, reconnaissance de ses incapacités et spiritualité) ou à l’environnement (ex. participation à des activités sociales significatives, indépendance financière et entraide entre pairs) paraissent également influencer le rétablissement des personnes (Onken et al., 2002 ; Ridgway, 2001; Young et Ensing, 1999 ; Sullivan, 1994). Bien que le rétablissement puisse se produire chez les personnes sans que celles-ci aient recours à des services de santé ou encore à des services sociaux (Anthony, 1993), il semble, le cas échéant, que certaines caractéristiques inhérentes aux services puissent faciliter ou entraver ce processus. La présence, au sein des établissements/organismes dispensateurs de services d’intervenant(e)s qui croient au potentiel de rétablissement des personnes utilisatrices de services parait être un élément clef (Anthony, 1993). Qui plus est, les établissements/organismes qui impliquent activement les personnes utilisatrices de services dans les décisions les concernant, en contribuant par le fait même à l’appropriation de leur pouvoir d’agir, sont plus enclins à favoriser le rétablissement de ces dernières (Anthony, 1993). Dans le cadre de cette communication, seront présentés les résultats d’une recherche doctorale visant à connaître la perception des intervenant(e)s et des personnes utilisatrices de services à l’égard des facteurs impliqués dans les processus de rétablissement et d’inclusion sociale des personnes ayant des troubles mentaux graves. De façon plus spécifique, il sera question de la contribution des facteurs individuels, des facteurs environnementaux et de l’impact d’un modèle d’intervention (en l’occurrence le modèle de suivi intensif en équipe dans la communauté) sur ces processus. Cela permettra d’identifier un certain nombre d’enjeux et de priorités en ce qui concerne l’intervention dans le champ de la santé mentale (notamment la nécessité de tenir compte des forces individuelles et environnementales dans le processus d’intervention), et la formation des travailleurs(euses) sociaux(ales) appelés à intervenir dans ce domaine. Cela est d’autant plus pertinent que le Ministère de la santé et des services sociaux du Québec, dans son plan d’action en santé mentale (MSSS, 2005) fait la promotion du rétablissement et du pouvoir d’agir comme principes directeurs de la réorganisation des services de santé mentale.

Mots clés :


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