Formation cent/sans contenus. Balises pour un dispositif « sur-mesure » de formation continue pour un travail sur l’identité professionnelle
Année : 2007
Thème : Autre
Type : Autre
Auteur(s) :
BLOCK Marianne (France)
CREMER Simone (France)
Résumé :
La communication porte sur un travail de deux ans mené, en formation continuée, avec un groupe de huit professionnels de différents secteurs sociaux, diplômés au cours des sept dernières années. Le cadre de ce travail est celui d’une école de formation initiale des assistants sociaux (A.S.) ; à ce titre, la question de « quel A.S. formons-nous ? » est centrale.
Deux axes particuliers guideront notre propos pour rendre compte et analyser cette pratique de formation : celui de l’identité professionnelle et celui du dispositif de formation mis en place.
Deux convictions, que nous formulerons sous forme d’hypothèses, sous-tendent notre démarche.
- L’identité professionnelle n’est pas donnée, acquise une fois pour toutes à la sortie des études. Elle est un processus qui se construit dans et par les interactions. Elle s’élabore à partir d’un parcours, d’une trajectoire, en débordant les limites du lieu de travail. Certes, « l’identité professionnelle des A.S. apparaît structurellement et chroniquement marquée par l’écart entre le rôle qu’ils voudraient jouer et celui qu’on leur fait jouer » (A.FRANSSEN, 2000), mais ce malaise identitaire prend une importance et une coloration particulières dans les premières années d’activité professionnelle.
Lorsque nous avons rencontré pour la première fois ces « jeunes anciens », nous est apparu ce questionnement, ce malaise, peut-être ce décalage, nous disaient-ils, entre ce qui était prescrit à l’école sociale et la réalité concrète de leur situation professionnelle.
« Ce que je fais, est-ce bien encore du travail d’assistant(e) social(e) ? Quid des modèles professionnels évoqués à l’école ? Quid de mes/nos rêves d’A.S. ? »
Notre offre de formation s’inscrit dans ce travail sur la « dynamique identitaire », et dans un objectif de développement professionnel des A.S.
- La deuxième hypothèse a trait au dispositif mis en place.
Considérant que les professionnels sont des « praticiens réflexifs », détenteurs de savoirs, nous leur avons proposé un espace de parole, de réflexion et d’analyse qui articule une démarche individuelle (« moi », en situation professionnelle) et une démarche collective (« nous », assistants sociaux).
La question qui tisse le travail est « qui suis-je quand je fais A.S. ? » « Qui sommes-nous quand nous faisons A.S. ? »
Les axes de travail et les contenus qui allaient être mis au travail dans les séances n’ont pas été définis dans l’offre de formation ; ils ont été eux-mêmes travaillés avec les participants, co-construits dans les premières séances de cette formation que le groupe a nommée « formation cent/sans contenus »
Garantes du cadre et des règles, ni expertes, ni animatrices, nous avons essayé, dans notre position de tiers, de proposer, tout au long du processus, un dispositif et de tracer un chemin, qui permettent de dépasser un discours « prêt- à-porter » pour aborder « l’A.S. que je ne veux pas être, l’A.S. que je veux être et l’A.S. que je suis ». Ce dispositif ne s’est pas appuyé sur des stratégies de formation à propos desquelles des connaissances théoriques et empiriques ont été publiées ; nous l’avons construit en fonction du vécu et de l’histoire particulière du groupe, progressivement « bricolé », en appelant à la rescousse les ressources de diverses disciplines.
Nous formaliserons ce dispositif particulier et nous l’analyserons en lien avec l’objectif du groupe : un travail sur l’identité professionnelle.
Mots clés :
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