Femmes relais, médiation sociale et culturelle…de quoi parle-t-on ?
Année : 2007
Thème : Autre
Type : Autre
Auteur(s) :
BOUVIER Thérèse (France)
ONESTI Danièle (France)
Résumé :
A la fin des années 80, des activités de médiation sociale et culturelle ont émergé dans les quartiers dits «en difficulté ». De façon spontanée et bénévole, des femmes essentiellement issues de l’immigration ont voulu rapprocher les familles d’origine immigrée et les institutions. Et, pour comprendre l’émergence de la médiation sociale et culturelle en tant que nouvelle modalité d’intervention sociale, il nous faut rappeler quelques éléments du contexte économique et social.
Comment devient-on médiatrice ? Deux types de parcours sont repérables : un parcours militant et un parcours d’insertion. Après avoir expliqué en quoi ils consistent, nous présenterons le profil de ces femmes relais.
Pour répondre ensuite à la question: en quoi les femmes-relais sont-elles des médiatrices sociales et culturelles et qu'est-ce qui les distingue des travailleurs sociaux, nous nous référerons à la définition de la médiation sociale et culturelle.
En lien avec cette définition, la femme-relais est caractérisée avant tout comme adoptant une posture professionnelle commune à tous les médiateurs, à savoir : tiers impartial, indépendant et sans pouvoir institutionnel. Ce positionnement constitue la première distinction fondamentale au regard des travailleurs sociaux. La définition apporte une autre précision importante : la médiation mise en œuvre par les femmes-relais est à la fois sociale et culturelle.
Nous citerons trois autres spécificités du positionnement des femmes-relais propres à la médiation culturelle : la proximité, le partage de la langue et des codes de communication. Ces modalités spécifiques reposent sur l’interculturalité des médiatrices: une spécificité qu’elles ne partagent avec aucun autre acteur du social et qui constitue l’expertise et l’originalité de leur intervention.
Puis pour terminer sur la singularité de l’intervention des médiateurs sociaux et culturels, nous nommerons trois autres caractéristiques : l’inscription dans la durée, l’approche globale et l’accompagnement physique.
Pour vous rendre plus proche le travail de terrain de ces professionnels, nous vous présenterons un exemple de médiation suivi d’une rapide analyse.
Le dernier point de notre exposé portera sur l’émergence de ce nouveau métier qui a rapidement fait apparaître un besoin de professionnalisation des personnes qui l’exerçaient et par là même la nécessité d’une formation adaptée.
La question qui s’est posée à nous, en tant que centre de formation de travailleurs sociaux, était de savoir quelle formation construire pour ce métier de médiateur social et culturel ; si dans l’élaboration du programme pédagogique, nous avons pu nous inspirer en partie de contenus des formations en travail social, des écueils étaient à éviter.
Notre dispositif de formation a beaucoup évolué au cours des années en même temps que s’est affinée notre connaissance du métier de médiateur social et culturel ; c’est dans un processus dynamique et systémique que nous avons bâti notre expertise.
En conclusion, nous pouvons dire qu’il existe une reconnaissance de l’utilité sociale de la médiation sociale et culturelle dans l’intégration des populations immigrées et de son apport fondamental au maintien du lien social dans la société française contemporaine. Mais le manque de financements et de dispositifs pérennes des emplois et de la formation ne permet pas d’inscrire durablement le métier de médiateur social et culturel dans le champ de l’action sociale.
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