La formation en management des directeurs d’établissement ou de service d’intervention.
Année : 2007
Thème : Autre
Type : Autre
Auteur(s) :
BRETECHE Martine (France)
DUBOIS-NAYT Hervé (France)
Résumé :
La formation des directeurs d’établissement ou de service d’intervention sociale (CAFDES) permet de développer des expertises dans cinq domaines : le projet d’intervention sociale et le projet d’établissement ou de service, les ressources humaines, la gestion économique et financière, la gestion administrative et logistique.
Cette formation d’une durée de trente mois, en alternance, s’appuie sur des référentiels précis mais se doit aussi de former des cadres à faire face à des situations imprévues.
Cette étude concerne trois promotions de cadres en formation et porte sur la présentation de vingt « grands témoins » issus de tout le champ professionnel, 14 hommes et 6 femmes : 4 directeurs généraux, 5 directeurs généraux adjoints et 11 directeurs et 95 stages/diagnostic européens. Ces stages ont été effectués majoritairement en Belgique francophone mais aussi en Irlande, en Suisse, en Angleterre, en Italie, en Espagne, au Portugal, au Luxembourg et aux Pays Bas.
Car, s’il existe autant de façons d’investir ce poste de direction que de personnes en situation de direction, comment faire en sorte que les directeurs puissent appréhender ces multiples possibles dans une formation limitée dans le temps et l’espace ? Comment créer une rupture épistémologique qui favorise la réflexion sur soi, sur ses pratiques et invite à l’ouverture sur d’autres références ?
L’hypothèse qui sous-tend cette démarche pédagogique est la suivante :
l’histoire des autres, aussi singulière qu’elle soit, participe d’un univers professionnel commun : l’action sociale en France ; ce retour dans le temps conduit à comparer son approche de la fonction et son parcours à celui du grand témoin et à le mettre en perspective.
l’expérience directe d’une immersion professionnelle dans un établissement européen, le détour spatial et culturel, oblige à faire face à l’imprévu, à réinterroger les repères et les pratiques implicites et à générer du changement et même de l’innovation.
Nous avons pris pour hypothèse principale que le détour par un voyage sous la forme d’un stage-diagnostic dans un établissement social d’un autre pays européen et la rencontre de l’Autre, directeur « semblable et différent », pouvaient apporter quelques réponses à ces interrogations.
Tout au long de l’année 2005 /2006, des étudiant(e)s et des professeur(e)s de l’Institut Cardijn ont étudié l’existence d’un rapport entre la question du genre et du travail social. « Les politiques sociales ont-elles un sexe ? »[1], ou, comment le genre, notion présente dans les Traités internationaux tel que le Traité d’Amsterdam ou les Conventions des Nations Unies[2], a-t-il un impact sur l’intervention sociale ? Au 21e siècle, le postulat organisateur de nos sociétés repose encore sur l’idée que l’Homme Universel est masculin et blanc Travailler la question du genre dans la formation d’assistantes sociales et d’assistants sociaux, c’est travailler la question du respect et de l’estime de soi. C’est se positionner comme être sexué travaillant avec une population elle-même sexuée et ce dans une rencontre profondément humaniste où la différence peut être nommée et donc travaillée. C’est reconnaître l’existence de cette première grande catégorisation sociale que sont les deux sexes tout en entamant un long travail de déconstruction des stéréotypes sexistes et d’interrogation des rapports sociaux, dans leur hiérarchisation et dans leur évolution spatio-temporelle. Car, en nous approchant de la pensée de Erving GOFFMAN[3] « Ce n’est pas (…) les conséquences sociales des différences sexuelles innées qui doivent être expliquées, mais la manière dont ces différences ont été (et sont) mises en avant comme garantes de nos arrangements sociaux, et surtout la manière dont le fonctionnement de nos institutions sociales permet de rendre acceptable cette manière d’en rendre compte (p.44) »
Travailler la question du genre dans une formation d’assistantes sociales et d’assistants sociaux, c’est aussi travailler la question de l’égalité, de la citoyenneté et de la démocratie. Au nom de l’affirmation de l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, au nom du refus de la discrimination, ne risque-t-on pas d’occulter, voire de renforcer, la discrimination, l’inégalité au cœur même de l’intervention sociale ? Porter des « lunettes genre » permet de participer à une préoccupation politique majeure qui traverse toutes les sphères socio-économiques actuelles, qui traverse tous les secteurs du travail social, de la petite enfance à la vieillesse en passant par la justice, l’insertion socioprofessionnelle, les politiques urbaines, familiales, et enfin, qui traverse tous les niveaux d’analyse, du personnel à l’historique en passant par l’organisationnel et l’institutionnel.[4]
Mots clés :
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