Genre et travail social. Comment avoir une lecture critique « Genre » au sein d’une formation sociale ?

Année : 2007

Thème : Autre

Type : Autre

Auteur(s) :

BRIBOSIA Frédérique (France)

Résumé :

Tout au long de l’année 2005 /2006, des étudiant(e)s et des professeur(e)s de l’Institut Cardijn ont étudié l’existence d’un rapport entre la question du genre et du travail social. « Les politiques sociales ont-elles un sexe ? »[1], ou, comment le genre, notion présente dans les Traités internationaux tel que le Traité d’Amsterdam ou les Conventions des Nations Unies[2], a-t-il un impact sur l’intervention sociale ? Au 21e siècle, le postulat organisateur de nos sociétés repose encore sur l’idée que l’Homme Universel est masculin et blanc Travailler la question du genre dans la formation d’assistantes sociales et d’assistants sociaux, c’est travailler la question du respect et de l’estime de soi. C’est se positionner comme être sexué travaillant avec une population elle-même sexuée et ce dans une rencontre profondément humaniste où la différence peut être nommée et donc travaillée. C’est reconnaître l’existence de cette première grande catégorisation sociale que sont les deux sexes tout en entamant un long travail de déconstruction des stéréotypes sexistes et d’interrogation des rapports sociaux, dans leur hiérarchisation et dans leur évolution spatio-temporelle. Car, en nous approchant de la pensée de Erving GOFFMAN[3] « Ce n’est pas (…) les conséquences sociales des différences sexuelles innées qui doivent être expliquées, mais la manière dont ces différences ont été (et sont) mises en avant comme garantes de nos arrangements sociaux, et surtout la manière dont le fonctionnement de nos institutions sociales permet de rendre acceptable cette manière d’en rendre compte (p.44) »
Travailler la question du genre dans une formation d’assistantes sociales et d’assistants sociaux, c’est aussi travailler la question de l’égalité, de la citoyenneté et de la démocratie. Au nom de l’affirmation de l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, au nom du refus de la discrimination, ne risque-t-on pas d’occulter, voire de renforcer, la discrimination, l’inégalité au cœur même de l’intervention sociale ? Porter des « lunettes genre » permet de participer à une préoccupation politique majeure qui traverse toutes les sphères socio-économiques actuelles, qui traverse tous les secteurs du travail social, de la petite enfance à la vieillesse en passant par la justice, l’insertion socioprofessionnelle, les politiques urbaines, familiales, et enfin, qui traverse tous les niveaux d’analyse, du personnel à l’historique en passant par l’organisationnel et l’institutionnel.[4]
@C’est à partir de ce constat, assez intuitif au départ, qu’un double dispositif pédagogique, alternant des temps de recherche et des temps d’analyse, a été mis en œuvre, double dispositif que je suis amenée aujourd’hui à vous présenter.

Mots clés :


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