L’influence de la formation dans les transformations du travail social communautaire au Québec (1988-2004)
Année : 2007
Thème : Autre
Type : Autre
Auteur(s) :
COMEAU Yves (France)
DUPERRE Martine (Canada) – martine.duperre@svs.ulaval.ca
HURTUBISE Yves (France) – yves.hurtubise@svs.ulaval.ca
Résumé :
Cette communication rend compte des résultats d’une enquête permettant de situer l’influence spécifique de la formation sur la structuration du travail social communautaire (ou organisation communautaire). L’enquête se base sur un questionnaire (415 répondants) et quatre groupes de discussion (29 personnes). L’étude des changements procède d’une double comparaison : transformation de l’organisation communautaire à deux moments différents (celle du réseau public en 1988 et en 2004) et différenciation des pratiques (l’organisation communautaire dans les réseaux public et communautaire).
La présentation fait état des nombreuses transformations qu’a subies l’organisation communautaire dans le réseau public au cours des années 1990 et montre que la pratique de l’organisation communautaire est fort différente selon le réseau. Elle s’attarde également à l’explication de la transformation et de la différenciation des pratiques en organisation communautaire. D’une part, ces transformations sont dues à des phénomènes structurels tels que le réalignement des politiques et des programmes de l’État social, la constitution d’un tiers-secteur actif dans les services sociaux, les caractéristiques de l’établissement-employeur (sa mission, sa taille et ses règles relatives à l’emploi) et l’offre de formation, pour ne citer que ceux-là. D’autre part, pour expliquer ces transformations, on retrouve des phénomènes réflexifs dont la formation. En effet, la formation représente un moyen permettant de faire face au contexte changeant de la pratique. Elle favorise également la mobilité professionnelle et la construction d’une identité autour d’un métier appelé « organisatrice et organisateur communautaire ». Dans un contexte de professionnalisation de l’organisation communautaire, l’obtention d’un diplôme universitaire donne accès à des emplois et à des conditions de travail plus avantageuses. Enfin, la scolarité contribue à un sentiment accru d’autonomie professionnelle exprimé par les intervenants du réseau public.
La formation peut faire partie d’une stratégie valable de changement dans la mesure où les décisions relatives à ses contenus et à ses formes résultent d’un exercice réflexif sur les phénomènes structurels qui influencent l’intervention et qu’elle se conjugue à une action de reconnaissance de la profession.
Mots clés :
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