Dynamique de construction de la compétence
Année : 2012
Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
FONDEVILLE Florence (France) – ffondeville@erasme.fr
Résumé :
Proposition de communication
Il s’agira de présenter une recherche menée dans le cadre d’une thèse de doctorat de Psychologie sociale et du Travail élaborée en convention CIFRE. Cette thèse trouve son origine dans une demande formulée par la DRH d’une entreprise du secteur aéronautique qui était de comprendre comment se développait, se transformait et se transmettait les compétences des cadres.
Répondre à cette demande a nécessité d’articuler deux niveaux de logique : la logique de recherche visant à modéliser la notion de compétence et la logique pratique souhaitant disposer de perspectives d’application. C’est donc dans l’articulation des questions de terrain et des différents apports théoriques que nous avons construit notre objet de recherche, c’est dans la négociation avec les partenaires que nous avons élaboré le cadre de passation de notre enquête, enfin c’est dans l’objectif d’une appropriation par les praticiens des résultats de la recherche que nous avons mis en place des propositions pratiques reprenant l’essentiel des principes théoriques défendus dans la thèse.
Il est également important de préciser que l’objet même de la recherche, la notion de compétence, suscitant de nombreux débats – théorique, pratique et idéologique – a soulevé des enjeux forts pour les deux parties. D’un point de vue théorique parce que la notion de compétence apparait controversée et revêt de multiples acceptions et définitions et qu’elle manque cruellement d’études empiriques. D’un point de vue pratique parce que contrairement à la complexité relevée dans le champ théorique elle apparait dans la pratique moins tumultueuse. Par son opérationnalisation elle revêt une tendance partagée et dominante : elle est objectivable et permet de « découper » l’activité (le référentiel de compétences en est un exemple). Ainsi dans ce travail de thèse c’est aussi différents modèles de la compétence qui sont entrés en controverse révélant des appartenances théoriques et des applications pratiques différenciées posant des enjeux spécifiques.
1.Les principaux enjeux ont résidé dans la mise en controverse des différents modèles et méthodologies sous-tendant la question de la compétence. De fait c’est dans la construction même de l’objet de recherche qu’a commencé l’association du terrain à la recherche. C’est par un détour et une analyse des modèles sous jacents aux méthodes utilisées par l’entreprise et par leur confrontation à d’autres modèles que nous avons définit, avec eux, notre objet. Ainsi nous n’avons pas travaillé sur les compétences et les référentiels – modèles et méthodes pouvant renvoyer à une conception du travail et de l’activité taylorienne – mais sur la question de la compétence comme processus prenant en compte les aspects dynamique et systémique de sa construction. Le terrain alimentant ce débat par un questionnement autour de modèles et de méthodes transférables à leurs pratiques et compréhensibles par tous.
2.Ce travail a permis de « déplacer » tout un chacun par rapport à ses propres préoccupations et de considérer d’autres actions et modèles possibles, de fait de créer différents éclairages sur notre objet de recherche. L’enquête en elle-même a permis de mettre en exergue certains processus inhabituellement observés par les acteurs. Enfin la recherche a donné lieu à des propositions d’outils et de méthodologies que certains acteurs de terrain ont pu s’approprier (méthodes d’analyse de l’activité…).
On peut ouvrir le débat sur les difficultés rencontrées qui restent à l’état de questionnement : certains acteurs ne se sont pas « retrouvés » dans l’articulation des logiques. Ces logiques d’intéressement (Derouet, 2002) étant complexes à mettre en œuvre, les méthodes et outils proposés n’ont fait sens que pour certains acteurs associés. Comment un tel dispositif peut rester pérenne et peut être partagé dans les collectifs de travail durant et au-delà du temps de la recherche? Selon quels principes éthiques ?
Mots clés :
Compétence, Recherche-action, Co-construction
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