« La médiation interculturelle comme espace-temps de transfert de connaissances et d'accompagnement d'équipes d'intervenants. Quelles évolutions récentes ? »

Année : 2013

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

MANCO Altay (Belgique) – amanco@irfam.org

Résumé :

« La médiation interculturelle comme espace-temps de transfert de connaissances et d'accompagnement d'équipes d'intervenants. Quelles évolutions récentes ? » est le titre d’une proposition d’analyse d’expériences d’interventions multiples menées par Altay Manço depuis de début des années 2000, dans le cadre de son travail à l’Institut de Recherche, Formation et Action sur les Migrations. Ce travail peut se définir brièvement comme étant de la formation d’intervenants sociaux au sens large, une formation continue, sur les sites des intéressés, prenant la forme d’un accompagnement méthodologique au travers des problématiques et objectifs professionnels que les intervenants définissent eux-mêmes, en équipe.

Synthèse de ces multiples interventions (plus d’une quinzaine), réflexion méthodologique également, il est proposé de présenter une réflexion sur les conditions de tels accompagnements, leurs résultats et également l’évolution de l’offre de l’IRFAM en lien avec les changements observés cette dernière décennie dans le domaine de l’action interculturelle ou de l’intervention pour la cohésion sociale locale. Ces changements ne sont pas sans référence à l’apparition de nouveaux besoins et de nouveaux styles d’intervention dans le chef des décideurs et des acteurs locaux, ils sont également en corrélation avec l’apparition d’une nouvelle offre de formation en travail social, à savoir les « écoles d’ingénieurs sociaux ».

L’exposé part d’une trilogie : qu’est-ce qu’accompagner (1) les acteurs des milieux scolaires ou sociaux (2) face à la diversité de leurs publics (3) ? Au centre de ce questionnement « les milieux » caractérisés ces dernières décennies par, à tout le moins :
• l’institutionnalisation progressive de nombreux services à la population ;
• la diversification et multiplication de ces services soutenus par l’Etat et la subsidiarité des associations, d’expression privée ;
• l’augmentation des exigences des publics et de la société en termes d’égalité des chances, d’égalité des acquis, de respect des diversités, d’injonction d’interactivité… ;
• l’augmentation de la complexité et de la diversité des situations et des publics auxquels les intervenants doivent faire face.

L’analyse des interventions réalisées dans le cadre de l’IRFAM et qui sera présentée durant l’exposé montre également les limites des acteurs et des structures face à la question de la gestion de la diversité. Ces limitent permettent de noter la nécessaire évolution des professions socio-éducatives en lien avec ces changements sociaux constatés. Les limites identifiées et qui seront détaillées touchent tant la question de la formation des acteurs (« à quoi bon d’ouvrir les esprits ouverts tant que les portes fermées ? ») que la question de leur outillage : de nombreux outils existent dans le domaine de la gestion locale des diversités socioculturelles, pourquoi ne sont-ils pas assez exploités ?

La réponse à ces questions est sans doute liée au fait que ni la formation continue classique ni la documentation professionnelle des acteurs sociaux ne rencontre nécessairement pas des besoins ressentis comme de plus en plus essentiels : « aidez-moi à coordonner les services existants, à construire la transversalité, l’interdisciplinarité, l’intersectoriel, des partenariats, accompagnez-moi dans la négociation avec mes publics, mon réseau, ma hiérarchie… »

L’exercice permet également de tracer des parallèles entre l’accompagnement de réseaux de professionnels engagés dans des projets de changement social et le développement des compétences interculturelles à prendre en considération en milieu professionnel (Manço, 2002). L’exposé ouvre ainsi vers un débat sur l’accompagnement d’équipes comme paradigme majeur de formation continue dans des contextes sociaux et institutionnels en mutation profonde.

Mots clés :

Cohésion sociale locale, Co-construction, Ingénierie sociale

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