Les apports du programme de recherche-action
PROXIMAM-LOTHARINGIE II
Année : 2013
Thème : Une double utilité scientifique et sociale
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
BALZANI Bernard (France) – bernard.balzani@univ-lorraine.fr
DESHAYES Jean-Luc (France) – jean-luc.deshayes@univ-lorraine.fr
RIHOUX Jacques (Belgique) – j.rihoux@skynet.be
Résumé :
Le service d’aide à la parentalité Proximam a été conçu, en 1996, en Wallonie, comme une alternative pour éviter les séparations entre mère et enfant. Le programme Interreg Proximam-Lotharingie, qu’il a initié à partir de 2005, se proposait de partager une réflexion sur ce concept avec d’autres partenaires publics et associatifs de part et d’autre des frontières proches, en Lorraine et au Grand-Duché de Luxembourg. Il développait un triple objectif d’approfondissement du diagnostic du lien mère-enfant, de théorisation de la co-éducation et de meilleure prise en compte des contextes nationaux et transfrontaliers qui pèsent sur les parcours des mères et des enfants. L’ouvrage Figures d’attachement et soins du lien mère-enfant a constitué un système alternatif de production et de diffusion de connaissances mobilisables dans l’action ou sur le terrain des savoirs utiles pour l’amélioration de l’acte éducatif. Dans un jeu d’échanges moins asymétriques que ceux qui se pratiquent dans le cadre d’une recherche appliquée, les partenaires négocient sur les objets et les démarches de la recherche, fixent les priorités, participent à la collecte des données et à leur analyse. Le dialogue qui s’instaura entre eux éclaira la compréhension des phénomènes qui ont été étudiés et orienta l’utilisation des résultats de la recherche. Les objets de cette recherche-action ont été pluriels : l'observation du lien mère-enfant, sa restitution lors des interactions au sein du triangle enfant-mère-professionnels comme enjeux d'une coéducation, la transposition de ces interactions dans un contexte transfrontalier amenant leur comparaison, de nouvelles coopérations et une publicisation des pratiques et des réflexions. Cette co-écriture entre professionnels et chercheurs a été le fruit d’une volonté conjointe de production d’un savoir d’usage et/ou expert autour des objets de cette recherche-action.
Dans le cadre d’un deuxième programme, Interreg-Proximam-Lotharingie II (2008-2011), nous avons réfléchir entre autres sur les conditions de l’innovation sociale et le rôle que peuvent jouer les structures dans ces transformations. Aucune réponse unilatérale ne peut être proposée. L’appartenance associative ou publique ne suffit pas, en soi, à déterminer des pratiques ou le respect d’un certain nombre de principes. L’analyse des conditions structurantes reste primordiale, ce qui reste une ligne centrale de notre réflexion mais aussi est une difficulté dans le travail de recherche-action collaboratif (RAC). Un nouvel essai est en préparation, il témoignera de cette volonté conjointe de produire un savoir à la fois scientifiquement utile et socialement utile.
Aujourd’hui le projet est de montrer comment dans le cadre de la co-construction des savoirs, en lien avec le développement d’actions de formation et/ou de terrain, le projet de RAC Sophia-Lorraine (Programme Interreg 2012-2013) se propose de réfléchir à cette question. Les enjeux auxquels il doit faire face sont multiples et complexes à la fois. D’une part, d’ordre méthodologique, au travers des instruments et des outils conceptuels qui, refusant de s’appuyer sur une seule discipline, n’en omet pas la difficulté épistémologique et la résistance de celles-ci à converger les unes vers les autres. Ensuite, comme les deux RAC précédentes l’ont montrés, la croisée des chemins entre chercheurs et praticiens ne se construit pas en une seule fois, dans le cadre d’un seul et même dispositif, et c’est un parcours long, fait d’embuches tant institutionnelles et professionnelles, qu’il faut accepter de parcourir ensemble (pour certains cela fera presque huit années). D’autre part, la question qui anime les pilotes de cette RAC est de savoir si les résultats sont visibles dans l’action, si des apprentissages et des connaissances nouvelles émergent de cette construction sociale ? La production future et la mise en oeuvre d’un centre de ressources et de formation, à venir, en seront très certainement les grands témoins
Mots clés :
Travail social international, Recherche-action, Intervention sociale et travail social
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