PLUVINAGE Jean (France) – jpluvinage@gmail.com

Dans le programme PSDR, un projet de recherche répond nécessairement à une démarche institutionnelle, mais chaque projet va vivre le partenariat de manière variable. La configuration spécifique du partenariat, dans un projet sa gouvernance tout au long du projet vont générer un impact sur les productions du projet, et leur diffusion, tant dans la sphère académique que dans les milieux professionnels concernés par ces travaux (Aggeri, 2002). Certaines de ces évolutions sont prévisibles du fait des types d’acteurs institutionnels engagés ; d’autres le sont moins parce qu’elles dépendent autant de la manière dont est animé le projet que de la variété des trajectoires et des engagements des individus (Soulard et al. 2007). Lors de la dernière année du projet INTERSAMA nous avons engagé une réflexion sur cette thématique appuyée sur un travail d’enquêtes réalisées par une étudiante de l’IEP de Toulouse (César, 2011).

Le comité de suivi du stage de Claire César comprenait 3 chercheurs (UMR Innovation de l’INRA), 2 agents de développement territorial (CBE des Cévennes et Pays Corbières & Minervois), et l’animatrice du dispositif régional PSDR Languedoc Roussillon.

Le déroulement d’un projet de recherche constitue une arène où l’engagement des différentes instances et des individus va produire des éléments de construction des décisions tout au cours du projet, qui impacte la production scientifique réalisée (Hatchuel, 2000). A l’issue du projet INTERSAMA, on observe que les résultats répondent non seulement aux questions et hypothèses posées au départ, mais aussi à des rebondissements productifs, résultat des échanges en cours de projet qui génèrent de nouveaux questionnements voire un élargissement thématique (Ségrestin, 2003).

On observe que le questionnement sur la pluriactivité s’est progressivement focalisé sur la phase d’installation des agriculteurs et les procédures d’accompagnement et que dans la production scientifique du projet, celle de la production de méthodologies et d’outils (d’appui à l’installation) a été la plus fédératrice de débats et d’innovations en cours de projet. Si cela était prévisible compte tenu de la nature des acteurs institutionnels engagés dans le partenariat, cela tient aussi à la progression générale du travail du projet.

Les principales hypothèses sont les suivantes :
•Les interactions entre chercheurs et acteurs sont propices à l’émergence d’actions non programmées
•Ces interactions sont facilitées lorsque chercheurs et acteurs, rapprochés par leurs cursus de formation ou leurs itinéraires professionnels, forment une communauté de pensée, qui soutient leur convergence sur le double enjeu de production de connaissances et de propositions opérationnelles
•La gouvernance du projet combinant pilotage administré et démocratie participative, génère des évolutions et interactions organisées dans le temps qui permettent ces déplacements productifs de connaissance, tout en sauvegardant la production de connaissance initialement prévue
•La formation sert de dispositif intermédiaire, pour tester la robustesse, de la solidité scientifique, de ce qui a été travaillé, son caractère enseignable, et son caractère opérationnel

Ce projet de recherche s’est constitué un espace de vie propre constituant un cadre de travail pour 25 personnes, d’horizons professionnels très divers, plus 5 stagiaires par an.
Deux instances ont été déterminantes pour que se matérialisent les évolutions dans le projet : les comités de pilotage de stage ont représenté un premier niveau de discussion de la science en train de se faire entre chercheurs enseignants et, au deuxième niveau, les séminaires de deux jours semestriels avec leur double fonction d’analyse des acquis et de programmation des suites à donner.

Savoirs, Transfert des connaissances, Territorialisation, pluriactivité