La mobilisation des savoirs à l'entrée dans les métiers du travail social.

Année : 2013

Thème : Approche comparée entre la France et la Belgique et entre deux professions.

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

CHAPUT Corinne (France) – corinne.chaputlebars@gmail.com
LEYS Valerie (France)

Résumé :

Nous proposons une communication destinée à rendre de compte des premiers résultats d’un processus de recherche mené dans le cadre d’un partenariat entre l’IRTS de Basse-Normandie et l’Université de Caen (Sciences de l’éducation).

L’objectif de cette recherche est de rendre compte de la mobilisation de ressources de différente nature (académique, professionnelle, personnelle….) par les néo-professionnels (moins de 4 ans) dans les métiers de l’interaction humaine. L’équipe de recherche est pluridisciplinaire et comprend quatre équipes projets, chaque équipe étant centrée sur un ou deux métiers dans un champ d’activité donné (les enseignants des premier et second degrés, les enseignants de l’enseignement supérieur, les infirmiers, les travailleurs sociaux).

Le cadre scientifique principal de notre recherche est celui de la didactique professionnelle (Pastré, 2011) qui s’intéresse à l’analyse de l’activité en vue de comprendre le développement professionnel des acteurs. Nous sommes particulièrement attentifs aux ressources plurielles mobilisées pour mettre en œuvre ces compétences afin d’agir de manière efficiente dans les situations professionnelles. Les ressources plurielles (Piot, 2008) sont les savoirs académiques universitaires, les savoirs pragmatiques et situés, les valeurs et convictions personnelles et professionnelles ainsi que le savoir analyser ou le savoir problématiser les situations professionnelles singulières. Il s’agit donc d’étudier au niveau des sujets eux-mêmes quelles ressources ils mobilisent lorsqu’ils se professionnalisent et quelles tensions sont à l’œuvre entre les différentes ressources proposées par la formation.

Sur le plan méthodologique, une enquête par entretiens est menée entre le 15 septembre 2012 et le 15 mars 2013. 24 entretiens semi-directifs ont ensuite été réalisés (ou sont en cours de réalisation) auprès de néo-professionnels, éducateurs spécialisés et assistants sociaux, en région Basse-Normandie (12) et en Belgique (12). Ces entretiens sont menés selon une méthode croisant les apports de l’entretien d’explicitation de la pratique (Vermersch, 2000) et la méthode des histoires de vie (Pineau, Legrand, 1993). La thématisation et l’analyse des entretiens permettront d’aboutir à des premiers résultats en juin 2013.

Les résultats de ce processus de recherche partenarial sont présentés dans une double perspective comparative. La comparaison entre les éducateurs spécialisés et les assistants sociaux d’une part ; la comparaison entre la Belgique et la France. Cette dernière comparaison devrait permettre d’identifier l’influence des facteurs culturels et des systèmes organisationnels sur la construction de compétences des néo-professionnels.
Cette analyse qualitative nous permettra de distinguer quels sont les savoirs légitimes ou au contraire ceux qui se trouvent disqualifiés par les néo-professionnels. Nous identifierons également les processus et procédures selon lesquels les personnes interrogées mobilisent, à partir de leur parcours personnel et de formation, leurs diverses ressources dans leur activité professionnelle. Enfin, nous verrons quelle est la place accordée à l’expertise sectorielle, à l’expérience pratique et à l’expérience de vie et ce, dans deux contextes nationaux différents.

Cette recherche a une visée transformative dans la mesure où elle entend s’appuyer sur ses résultats pour agir sur la construction et la transmission des savoirs proposés aux futurs étudiants en travail social de manière à les rendre plus assurés au moment d’entrer dans la vie professionnelle.

Mots clés :

Formation, Professionnalisation, Secteur socio-éducatif

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