La dynamique des savoirs en alternance sur la professionnalité des stagiaires moniteurs-éducateurs.
Année : 2013
Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
RINO Erwan (France) – erwan.rino@gmail.com
Résumé :
Depuis notre position de formateur, nous observons depuis plusieurs années la construction de l'identité professionnelle de nombreux stagiaires moniteurs-éducateurs du Centre de Formation en Travail Social (C.F.T.S.) La Rouatière, tous porteurs d'histoire et de parcours singuliers, d'un rapport au savoir spécifique, et parfois d'une confrontation à la scolarité douloureuse.
De manière empirique, nous remarquons l'effet sur les stagiaires de l'écart entre le prescrit et le réel, la théorie et la pratique, le projeté et le vécu de l'intervention sociale : « Je connaissais les grands mots du moniteur-éducateur, autonomie, socialisation, et ben quand je suis rentrée dans le milieu du polyhandicap, j'ai rien compris, ça a été une perte de sens total » dira une stagiaire en fin de deuxième année lors d'un focus-group sur le ressenti de leur évolution pendant la formation. C'est toute la dynamique de l'alternance qui est reprise ici par cet écart entre le sens produit par les savoirs théoriques qui « obéissent aux fins internes des champs de savoir », et les savoirs issus des situations de travail qui « obéissent à la logique de l'efficience et de l'effet à produire » (Sorel & Wittorski, 2005, p. 164).
Dans cette dynamique d'alternance où sont conduits les stagiaires moniteurs-éducateurs de ce centre de formation, l'identité professionnelle évolue et se crée (Dumont, 2011). Cette professionnalisation qui entre dans la voie de la « réflexion et de l'action » décrite par Wittorski, produit des compétences intellectuelles par « l'aller retour entre les savoirs repérés utiles et des tentatives d'organisation de leurs pratiques » (Op. Cit., p 217) ; elle place généralement les savoirs théoriques comme préalables à toute action.
Nous présenterons une étude effectuée dans le cadre d'un D.H.E.P.S.-R.E.P.S. (Diplôme des hautes études en pratiques sociales – responsable d'étude et de projet social) qui se fixait pour objectif de répondre à la question :
- A quel moment le processus de professionnalisation débute-t-il ?
La professionnalisation sera abordée ici comme un processus représentationnel (Lac & Ratinaud, 2005) à partir du champs théorique des représentations sociales (Moscovici, 1961) et professionnelles (Piaser, 1999). L'étude des représentations sociales, « système d'interprétation » qui « oriente les actions et les relations sociales » (Abric, 2011, p. 18), de par leur nature à la fois stable et mouvante (id., p38), nous permettra d'interroger les effets de l'alternance, des savoirs théoriques et des temps de pratique de stage.
Nous avons choisi les moniteurs-éducateurs en formation pour cette recherche transversale qui interroge les représentations sociales sur trois objets de représentation (« accompagnement éducatif », « inadaptation sociale » et « moniteur-éducateur ») à quatre temps distincts : lors du passage du concours d'entrée, à la fin de la première période d'apport théorique, au retour de la première période de stage et juste avant le passage du diplôme en fin de deuxième année.
Nous utilisons la méthode des associations libres, qui permet par le « caractère spontané [...] et la dimension projective de cette production […] (d'avoir accès) à l'univers sémantique de l'objet étudié » (Abric, 2011, p. 81). Les données sont traitées par analyse de similitude (Flament, 1981) par l'intermédiaire du logiciel IRaMuTeQ (Ratinaud, 2009). Cette analyse qui permet d'étudier les relations entre les éléments d’un ensemble nous informera sur l'organisation des représentations sociales.
Nous faisons l'hypothèse que les éléments organisateurs des représentations sociales seront différents selon le temps questionné et que les périodes de stage participent fortement à leur évolution.
De manière empirique, nous remarquons l'effet sur les stagiaires de l'écart entre le prescrit et le réel, la théorie et la pratique, le projeté et le vécu de l'intervention sociale : « Je connaissais les grands mots du moniteur-éducateur, autonomie, socialisation, et ben quand je suis rentrée dans le milieu du polyhandicap, j'ai rien compris, ça a été une perte de sens total » dira une stagiaire en fin de deuxième année lors d'un focus-group sur le ressenti de leur évolution pendant la formation. C'est toute la dynamique de l'alternance qui est reprise ici par cet écart entre le sens produit par les savoirs théoriques qui « obéissent aux fins internes des champs de savoir », et les savoirs issus des situations de travail qui « obéissent à la logique de l'efficience et de l'effet à produire » (Sorel & Wittorski, 2005, p. 164).
Dans cette dynamique d'alternance où sont conduits les stagiaires moniteurs-éducateurs de ce centre de formation, l'identité professionnelle évolue et se crée (Dumont, 2011). Cette professionnalisation qui entre dans la voie de la « réflexion et de l'action » décrite par Wittorski, produit des compétences intellectuelles par « l'aller retour entre les savoirs repérés utiles et des tentatives d'organisation de leurs pratiques » (Op. Cit., p 217) ; elle place généralement les savoirs théoriques comme préalables à toute action.
Nous présenterons une étude effectuée dans le cadre d'un D.H.E.P.S.-R.E.P.S. (Diplôme des hautes études en pratiques sociales – responsable d'étude et de projet social) qui se fixait pour objectif de répondre à la question :
- A quel moment le processus de professionnalisation débute-t-il ?
La professionnalisation sera abordée ici comme un processus représentationnel (Lac & Ratinaud, 2005) à partir du champs théorique des représentations sociales (Moscovici, 1961) et professionnelles (Piaser, 1999). L'étude des représentations sociales, « système d'interprétation » qui « oriente les actions et les relations sociales » (Abric, 2011, p. 18), de par leur nature à la fois stable et mouvante (id., p38), nous permettra d'interroger les effets de l'alternance, des savoirs théoriques et des temps de pratique de stage.
Nous avons choisi les moniteurs-éducateurs en formation pour cette recherche transversale qui interroge les représentations sociales sur trois objets de représentation (« accompagnement éducatif », « inadaptation sociale » et « moniteur-éducateur ») à quatre temps distincts : lors du passage du concours d'entrée, à la fin de la première période d'apport théorique, au retour de la première période de stage et juste avant le passage du diplôme en fin de deuxième année.
Nous utilisons la méthode des associations libres, qui permet par le « caractère spontané [...] et la dimension projective de cette production […] (d'avoir accès) à l'univers sémantique de l'objet étudié » (Abric, 2011, p. 81). Les données sont traitées par analyse de similitude (Flament, 1981) par l'intermédiaire du logiciel IRaMuTeQ (Ratinaud, 2009). Cette analyse qui permet d'étudier les relations entre les éléments d’un ensemble nous informera sur l'organisation des représentations sociales.
Nous faisons l'hypothèse que les éléments organisateurs des représentations sociales seront différents selon le temps questionné et que les périodes de stage participent fortement à leur évolution.
Mots clés :
Formation, Professionnalisation, Savoirs
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