ZAMBO BELINGA Joseph-Marie (Cameroun) – zambobelinga@yahoo.fr

Depuis quelques décennies, se développe au sein des organisations internationales et autres organisations non gouvernementales, un discours qui critique certaines pratiques culturelles africaines, les caractérisant d’atteinte aux droits fondamentaux de l’être humain. Au rang de ces pratiques, on peut citer l’excision, le massage de la poitrine des jeunes filles adolescentes, le travail des enfants. Pour apporter une caution « scientifique » à ce discours, les sciences sociales, dans leur composante recherche-action, sont venues à la rescousse de ses producteurs pour en faire des paradigmes influençant désormais considérablement leur pratique sur le terrain. Si, d’entrée de jeu, de telles positions acquièrent facilement l’adhésion de l’observateur peu attentif aux logiques de la fabrique des savoirs, un questionnement sur l’intentionnalité actionnaliste qui est à leur fondement conduit à soupçonner une volonté d’utiliser les sciences sociales pour produire de nouveaux savoirs dont la particularité est de travailler à légitimer toutes les actions entreprises par les institutions internationales dans le but d’ « assainir » les comportements des acteurs sociaux adeptes des pratiques ainsi récriminées sur le terrain africain. Il s’agit donc d’une entreprise posant les jalons de l’intervention sociale. Dès cet instant, intervention sociale et construction des savoirs sont totalement imbriquées. Mieux, c’est le souci d’intervenir qui crée le désir de fabriquer des savoirs. Nous essayerons de le montrer à partir des cas ci-dessus évoqués.
Mots-clés : Intervention sociale, pacification culturelle, sciences sociales.

Travail social international, Transfert des connaissances, Urgence sociale