Entre éthique de la participation et rigidité déontologique :
quelles possiblités de co-construction des savoirs avec les populations concernées ?
Année : 2013
Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
COLOMBO Annamaria (Suisse) – annamaria.colombo@hefr.ch
GARNEAU Stéphanie (Canada) – sgarneau@uottawa.ca
Résumé :
Poser la question de la construction des savoirs utiles à l’intervention sociale renvoie à interroger les rapports de positions entre les acteurs impliqués dans cette production des savoirs et les cadres qui régissent plus ou moins formellement ces rapports en amont et en aval du « travail de terrain ». Qui produit les savoirs ? Le chercheur qui récolte, interprète et organise les données et/ou les populations qui livrent leurs expériences et expertises singulières? Comment reconnaître et articuler, notamment, ces deux niveaux d’expertise ? De quelle manière les cadres institutionnels de la recherche (organismes subventionnaires, comités d’éthique, publications évaluées par les pairs) régulent-ils ces rapports entre chercheurs et acteurs de terrain et quels effets cela peut-il avoir sur la production et la restitution des savoirs ? Dans quelle mesure une participation au processus de recherche des populations, surtout lorsqu’elles sont qualifiées de vulnérables, est-elle possible (et souhaitable) au-delà de la mise à disposition d’informations ? On le voit, interroger les modalités de construction des savoirs, c’est interroger l’éthique du chercheur et, plus largement, les contextes institutionnels et nationaux de la recherche, voire internationaux si l’on tient compte du contexte de compétitivité mondiale dans lequel elle s’inscrit, qui régulent plus ou moins directement cette éthique.
A partir d’expériences de recherche menées dans différents contextes institutionnels et nationaux (Canada, France, Suisse, Maroc), cette communication propose dans un premier temps d’interroger les ressorts, subjectifs et objectifs, qui concourent à la prise en considération des populations concernées aux différentes étapes de la recherche et de réfléchir à la pertinence d’une telle entreprise, en termes d’éthique de la participation et de la restitution. Dans un deuxième temps, elle propose une réflexion autour des limites d’un cadre de déontologie de la recherche institutionnalisé et bureaucratisé qui, sur fond de compétitivité de la recherche, risque de conduire à des pratiques standardisées et de limiter, paradoxalement, les possibilités concrètes de participation à la recherche des acteurs de terrain les plus marginalisés.
Mots clés :
Co-construction, Acteurs, Compétitivité, recherche participative, populations marginalisées, comité de déontologie, éthique, construction des savoirs.
← Retour à la liste des articles