Intervention sociale dans un contexte post révolutionnaire

Année : 2013

Thème : Faut-il repenser la quête du travail social en Tunisie ?

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

JARRAY Fethi (Tunisie) – fethijarray21@yahoo.fr

Résumé :

Pendant des décennies, les différentes interventions assurées par les travailleurs sociaux tunisiens ont été instrumentalisées pour servir l’intérêt du régime déchu et pour maintenir l’ordre établi. Mais depuis le changement historique engendré par la révolution du 14 janvier 2010, le corps social a essayé de faire sa révolution à lui en retravaillant son identité professionnelle et ses pratiques professionnelles sous plusieurs angles et dans une multitude de perspectives. Notre ouvrage consiste à contribuer à cet effort en proposant des pistes de réflexion qui se situent dans le cadre de la production du sens et de la reconceptualisation de la pratique professionnelle.

En fait, nous estimons que le travailleur social doit faire de son intervention une mission qui dépasse la simple « ingénierie sociale». Il est appelé à rencontrer les intérêts fondamentaux des « clients » et à tenir compte de leurs savoirs pour pouvoir tisser avec eux un rapport d’alliance qui coupe court avec l’attitude de maîtrise et de guidance souvent préconisée par les régimes totalitaires. Voilà une perspective en rupture avec l’idée qui consiste à croire qu’en éliminant le symptôme on élimine le problème (sans tenir compte de la complexité de la situation). Aussi, le travailleur social doit connaître l’univers social du client, surtout si au premier chef il est mandaté pour intervenir dans le cadre d’un programme qui privilégie l’intervention secondaire et ne prend pas en compte le savoir du client en tant qu’acteur social.

Par ailleurs, participer à l’univers d’autrui, c’est avant tout rompre avec nos préjugés, avec ce que les ethnologues appellent « l’ethnocentrisme » voulant que chaque milieu social érige ses intérêts en valeurs universelles. Dans le travail social, les formes les plus reconnues de l’ethnocentrisme sont celles du jugement moral, suivent celles de la médicalisation et de la personnalisation qui relèvent d’un enfermement du regard dans les limites du regard disciplinaire.

Mots clés :

Intervention sociale et travail social, Activation sociale, Acteur de développement

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