Des organisations apprenantes au service de la formation des acteurs de l'intervention sociale.
Année : 2013
Thème : Rendre les organisations apprenantes un enjeu d’avenir entre les écoles en travail social et les milieux professionnels?
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
BALDELLI Brigitte (France) – bribaldelli@outlook.fr
PIOU ILIASSI Elsa (France) – elsa_piou@yahoo.fr
Résumé :
Dans cette communication nous souhaitons présenter une dynamique de production et de transmission des savoirs concomitante à la mise en œuvre de dispositifs formatifs d’un Institut Régional de Travail Social ( IRTS). Ces dispositifs dont les intentions premières étaient de proposer d’autres méthodes pédagogiques à des étudiants et des professionnels en intervention sociale se sont progressivement transformés en organisations apprenantes dont la finalité serait de produire des professionnels-acteurs.
En quelques années nous sommes passés d’une société éducative (Dummazier 1978), à une société pédagogique Beillerot (1984) et plus récemment à une société cognitive (PH Carré).
Le rapport à la production des savoirs à leur transmission et à leur appropriation a évolué. Les questionnements et les réflexions ciblés sur le contrôle ou l’émancipation de l’individu, vont, à partir des années 2000, concerner le développement des compétences, la formation expérientielle, les apprentissages informels et les curriculums cachés. L’organisation apprenante d’inspiration nord américaine ou le « Knowledge management » visent à faire émerger, visualiser, opérationnaliser des savoirs jusque là restés plus ou moins diffus.
C’est à partir d’exemples concrets dans un IRTS pour des étudiants en formation initiale et des professionnels tuteurs de stage (mais pas uniquement) que nous appréhenderons comment des dispositifs formatifs et pédagogiques évoluent vers la conception de l’organisation apprenante, entrainant au passage les étudiants et les professionnels à devenir et à s’affirmer en sujet social apprenant c'est-à-dire proactifs.
Le stage de méthodologie de projet, le projet individuel de formation, les sites qualifiants, le Pôle Ressources Développement Social (PRDS) sont chacun à leur manière des espaces organisés qui poursuivent des objectifs praxéologiques et de construction de postures réflexives. Dans le stage de méthodologie les groupes-projets pluridisciplinaires impliqués dans des questions de développement social local négocient leurs objets d’intervention au cours de transactions avec les directions ou les cadres. Ils sont amenés à expérimenter la réciprocité éducative, à entrer dans les échanges de savoirs avec des professionnels et des usagers. Pour les professionnels en place la rencontre avec ces groupes-projets demande qu’ils soient eux-mêmes en situation d’apprentissage tout étant référents ou tuteurs.
Au PRDS, les journées de professionnalisation prévues pour les professionnels cherchent à réguler certains écarts observés sur le territoire entre des professionnels formés avant et après la réforme des diplômes en travail social. Cette organisation (PRDS) a vocation à transférer l’innovation sociale qu’elle accompagne vers un panel plus large de professionnels. Notamment, les thématiques abordées lors de ces journées proposent des réflexions et des expériences concernant le changement de postures professionnelles, il y est souvent question de participation sociale, de pouvoir d’agir, d’initiatives et d’alternatives sociales.
Le projet individuel de formation, quant à lui, participe à réintroduire de la liberté pour l’étudiant en travaillant la curiosité intellectuelle, en poursuivant son désir d’apprendre et à lui ouvrir une voie pour l’autonomie. Cette instance vient conforter la mise en œuvre et l’efficience des organisations apprenantes, où l’autoformation joue un rôle essentiel.
Toutes ces instances s’entrecroisent pour « former » le travailleur social cognitif c'est-à-dire réflexif, proactif et acteur bien sur. Les mots d’ordre de ces nouvelles organisations apprenantes de l’intervention sociale, à tous les niveaux des relations sociales (professionnels, étudiants, usagers), sont la créativité, la participation, l’autonomie. Assiste t-on par ce biais à la transformation en profondeur de l’intervention sociale ?
Mots clés :
Action collective, Formation, Intervention sociale et travail social, organisations apprenantes
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