Médiation culturelle et inclusion sociale : définitions, expressions et enjeux

Année : 2013

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

DUBE Marcelle (Canada) – marcelle_dube@uqac.ca

Résumé :

Les pratiques de médiation culturelle qui prennent en compte la thématique de l’inclusion sociale se manifestent de plus en plus en territoire québécois et invitent à ce que nous portions une attention particulière à leurs mises en forme, leurs modalités d’expression, à la production des nouveaux savoirs qu’elles génèrent et aux enjeux qu’elles soulèvent en intervention sociale (Lafortune 2012, Fontan 2007, Santerre 2000, Beillerot 2000, Caune 2000 et 1999). Posant au départ quelques maillons d’une réflexion théorique, cette communication permettra de documenter et d’approfondir ces pratiques en les illustrant à partir d’un terrain spécifique (étude de cas), soit celui de l’École nationale d’apprentissage par la Marionnette (ÉNAM), où se réalise depuis l’automne 2011 une recherche évaluative participative portant sur l’approche et les pratiques de ce groupe (Hamel 1997, Jacob 2012).

Cet organisme de Chicoutimi, fondé en 1990, a pour mission de promouvoir l’utilisation de la marionnette comme moyen de communication favorisant l’intégration sociale, le mieux-être et l’éducation. Dans un programme appelé « Des marionnettes pour le dire » et par son approche originale, une cinquantaine de personnes participent à la cocréation de pièces dans lesquelles ils/elles collaborent à toutes les étapes.

Situé à la marge des circuits de l’art dit professionnel (même si des artistes de la marionnette et du chant y travaillent), de même que ceux des arts communautaires et de l’art thérapie, l’organisme utilise une stratégie complexe de création/intervention qui s’ancre dans quatre axes d’action diversifiés : un axe santé (mieux-être), un axe culture (art et création), un axe éducation (formation) et un axe travail (intégration). Ces axes se retrouvent agencés de façon à produire une intervention originale, cohérente et unifiée, mais dont les buts sont variés : favoriser un meilleur équilibre et un mieux-être, une intégration sociale, des apprentissages formels et informels et une appropriation de l’art et de la culture; le tout avec des moyens majoritairement artistiques favorisant chez les participant/e/s 1) l’expression (d’abord à l’interne lors de la mise sur pied des créations, puis à l’externe lors de la diffusion des spectacles), 2) l’agir en commun et le développement de liens sociaux (les ateliers et les activités offrent à la fois l’expérience du travail de groupe et d’un espace de socialisation, contrant ainsi les formes de marginalisation et d’exclusion que chacun/e peut vivre), et 3) la création (choix des thématiques, élaboration des canevas d’écriture, création des personnages et marionnettes, mise en forme et interprétations des histoires et saynètes élaborées).

Cette présentation visera donc, d’abord, à mieux cerner et définir l’approche de l’ÉNAM, et à saisir comment l’art permet à ces participant/e/s de sortir de la marge en laissant une place de choix à la création artistique produite, aux motivations et objectifs poursuivis par les différent/e/s travailleur/e/s, de même qu’à l’autoévaluation de leur expérience (Loser, 2010). De plus, seront présentés les cadres généraux dans lesquels s’inscrit cette recherche, la méthodologie choisie pour la mener ainsi que des résultats partiels nous permettant ainsi de réfléchir aux enjeux que suscite une approche de la médiation culturelle telle que proposée par l’ÉNAM dans la lutte contre l’exclusion et la marginalisation sociales et dans le possible développement de nouveaux savoirs dans le champ de l’intervention sociale, donnant ainsi à voir, dans cette expérience, un « lieu où il fait bon de vivre » (Mannoni 1970).

Mots clés :

Médiation, Exclusion, Participation, création

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