Soutenir la réciprocité entre production de savoirs et engagement dans l’action
Année : 2013
Thème : Le Laboratoire lyonnais de Praxéologie, lieu de production et reproduction de connaissances des praticiens-chercheurs en intervention sociale
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
AMARÉ Sandrine (France) – s.amare@ccaura.fr
CADIERE Joël (France) – joel.cadiere@free.fr
MAGNON Anne (France) – anne.magnon27@gmail.com
Résumé :
Proposition de communication :
Notre proposition présente le Laboratoire lyonnais de Praxéologie, lieu de production et reproduction de connaissances des praticiens-chercheurs en intervention sociale. Il vise également à développer avec l'ensemble de ses membres, une réflexion épistémologique relative à la recherche praxéologique.
Le Laboratoire lyonnais de Praxéologie (renommé LaboPraxéo) est créé au sein du Collège Coopératif Rhône Alpes en 1998, afin d’engager une réflexion épistémologique relative aux travaux de recherche accomplis par différents acteurs des domaines du travail social. Les membres du groupe sont des travailleurs sociaux, intervenants et cadres, mais aussi doctorants, formateurs, enseignants-chercheurs, etc. L’objectif initial était de soutenir dans un esprit coopératif, la publication des productions de recherche-action de ces acteurs (issue d’un DHEPS, DSTS puis DEIS, d’un Master ou d’une thèse) en vue d’un usage pour l’action. Ce labo a ainsi participé à diverses productions (ouvrages, articles et communications) et a contribué, en tant qu’adhérent au PREFAS Rhône Alpes, aux deux travaux de recherche mis en œuvre dans le cadre des financements de recherche octroyés par la Région Rhône Alpes via le Cluster 12. Aujourd’hui, les membres s’engagent aussi dans un programme collaboratif visant à enchâsser la praxéologie en tant que concept pouvant rendre compte du processus qui s’opère dans ces travaux de recherche-action.
Le LaboPraxéo privilégie comme sujets/objets de recherche sociale les intervenants sociaux, car, si l’action concrète que ces professionnels engagent est reconnue comme une praxis, la connaissance mobilisée et le sens qui organise ces praxis demeurent souvent opaques. Il s’attache à valoriser la démarche qui permet de révéler les composantes de ces praxis, définies comme l’articulation, dans une relation dialectique, du rapport pratique/théorie, ou du rapport action/connaissance, afin d’amener le sens des pratiques sociales à une intelligibilité partagée, à une connaissance critique et à une confrontation axiologique. Cette démarche qualifiée de praxéologique se caractérise par trois critères :
•La démarche réflexive relative à la praxis dans le champ de l’intervention sociale se veut un parcours de recherche scientifique visant la production de connaissances jusqu’à l’émergence rationnelle du sens des praxis.
•La praxis, objet de recherche de l’auteur, est dans le champ de sa propre expérience d’acteur.
•L’action reconstruite en objet de recherche détermine la mobilisation pertinente de savoirs mono, pluri, trans ou inter disciplinaires.
Dans le cheminement scientifique, ces trois critères constituent une singularité dans la posture, la méthodologie et la production de connaissances. L’enjeu épistémologique n’est pas dans le classement disciplinaire mais dans le processus de production par lequel se construit une connaissance scientifiquement acceptable à partir d’une connaissance d’expérience. Le LaboPraxéo tente de réactualiser cette posture épistémologique qui trace dans la recherche scientifique un chemin singulier de production de connaissances, fondé sur une critique de l’action, ne venant pas de l’extérieur mais par ceux qui l’exercent, d’où son aspect démocratique et émancipatoire.
Par notre communication, nous ferons valoir, outre la présentation du fonctionnement et des productions relatives au Labo de Praxéologie, comment le croisement collectif des postures singulières et multiples de ses membres favorise la production, la formalisation et la transmission de nouveaux savoirs. Ainsi, ce témoignage réflexif devrait contribuer au débat sur le sens et la singularité des recherches-action collaboratives, leurs effets sur les savoirs, leurs enjeux sur les transformations des acteurs/auteurs et le développement des actions.
Mots clés :
Recherche-action, Épistémologie, Co-construction
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