NAUD-GAGNON Sébastien (Canada) – sebastien.naud-gagnon@uqat.ca
CHOUINARD Isabelle (Canada) – isabelle.chouinard3@uqat.ca

La dimension relationnelle du travail social se révèle sans contredit cruciale pour toute intervention sociale. Si elle sert de levier à la prestation d’un service social à un usager, son importance va pourtant bien au-delà de la seule facilitation de l’intervention : elle constitue le cœur de la professionnalité du travail social (Couturier et Chouinard, 2008). La nature de la relation clinique apparaît cependant d’une telle complexité que son analyse et, par voie de conséquence, sa capacité à se dire et s’exposer clairement pose des défis importants pour nombreux acteurs en travail social.

Pourtant, aussi complexe soit-elle, la profession est confrontée à l’obligation de rendre des comptes et de soumettre sa pratique à une évaluation concrète. Les travailleurs sociaux (TS) doivent donc être en mesure de débattre sur la place publique de leurs productions. S’il apparaît ardu pour bon nombre de TS d’énoncer concrètement sa pratique relationnelle (Franssen, 2000), il n’en demeure pas moins qu’une analyse de cette dimension est primordiale puisqu’elle permet d’accéder au cœur du métier et de comprendre ce qui constitue le fondement même de la professionnalité des TS.
C’est dans l’optique de mettre en lumière le caractère fonctionnel de la relation clinique en travail social qu’une étude du sens de la relation mise en œuvre dans l’intervention sociale des TS s’avère essentielle. S’inscrivant plus largement dans les travaux de recherche réalisés par l’Équipe de recherche et d’analyse des pratiques professionnelles (ERAPP), cette étude vise à dégager les diverses perspectives actuellement adoptées au regard de la relation clinique chez l’ensemble des acteurs du travail social.

Cette communication a donc pour objectif de présenter les résultats de cette étude en exposant principalement le sens qui émergent des conceptions de la relation clinique dans les écrits scientifiques portant sur la relation en travail social. En identifiant les grandes tendances qui influencent aujourd’hui les façons de concevoir cette composante relationnelle, il deviendra plus aisé de comprendre quelles dimensions sont sollicitées et comment celles-ci peuvent bloquer ou, au contraire, favoriser l’énonciation de sa spécificité. Il sera, dès lors, possible de constater qu’en dépit du fait que la relation clinique constitue la pierre angulaire du travail social, on remarque un désintérêt envers la relation comme objet d’étude depuis les années 1970 (Petr, 1988). Il appert en outre que cet objet est si immédiat à la profession qu’il n’a fait l’objet que de très peu de travaux véritablement réflexifs. La communication conclura sur des enjeux que soulèvent ces résultats pour la profession.

Travail social international, Professionnalisation, Culture professionnelle, Identité professionnelle