La recherche-action-en-partenariat : l'exemple du projet TERIA
Année : 2013
Thème : Co-conceptions des innovations Sociotechniques et organisationnelles en agricultures
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
CHIA Eduardo (France) – chia@supagro.inra.fr
VALL Eric (France) – eric.vall@cirad.fr
Résumé :
Depuis plusieurs décennies, les territoires villageois de la zone cotonnière de l’Ouest du Burkina Faso ont vu un accroissement rapide des activités agricoles et pastorales. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs pour l’accès aux ressources agro-sylvo-pastorales sont en constante progression. Dans ces systèmes agropastoraux, l’association de l’agriculture et de l’élevage apparaît pourtant comme une stratégie pour renforcer la durabilité des systèmes de production et contribuer ainsi à diminuer les risques d’une crise économique, écologique et sociale. Force est de constater que les multiples modèles et propositions de la recherche ont été peu ou pas adoptés par les producteurs. La non adoption peut s’expliquer par les méthodes utilisés qui ont privilégié la dimension technique et ignoré les dimensions sociales et organisationnelles locales ainsi que les savoirs faire des producteurs. Les démarches de recherche ont peu ou pas associé les acteurs de terrain à l’identification des problèmes et à l’élaboration des solutions et des modèles. Un changement, une rupture dans la posture et les démarches de recherche des agronomes nous parait nécessaire pour élaborer en partenariat avec les acteurs de terrain des nouveaux systèmes, des nouvelles pratiques d’agriculture-élevage non seulement acceptables mais actionnables par les producteurs et maîtrisés par les conseillers.
L’objectif principal du projet TERIA est la co-conception d’innovations visant à renforcer la durabilité des systèmes de production via l’intégration agriculture-élevage par une démarche de recherche-action-en-partenariat (RAP). TERIA engage les producteurs et les techniciens des villages de Koumbia et Kourouma avec des scientifiques du Cirdes et du Cirad. Les problèmes à traiter sont abordés sous un angle socio-technique pour produire des connaissances actionnables à partir des pratiques locales et coproduire des nouveaux systèmes de production, de nouvelles pratiques, nouveaux mode d’organisation afin d’associer l’agriculture et l’élevage et augmenter les capacités d’innovation et l’autonomie des acteurs de terrain.
La RAP naît de la rencontre entre une volonté de changement de la part des acteurs de terrains et d’une intention de recherche porté par une équipe de chercheurs. La RAP cherche à formaliser un projet commun, en langage commun entre parties prenantes et équipe de recherche, dans lequel la réalisation d’un projet de transformation, de changement par l’apprentissage et la production de connaissances réfutables (actionnables et légitimées) constitue un objectif dual visé par les partenaires. Le partenariat s’entend comme l’ensemble des liens formalisés (oralement ou par écrit) qui se nouent entre acteurs sur un territoire pour fédérer des moyens humains et financiers autour de projets ou de programmes construits en commun en vue d’atteindre des objectifs partagés. Cette notion est très proche de celle de situation de gestion définie par Girin (1983).
Nous avons construit le partenariat autour des structures transitoires le Comité de Pilotage et le Comité Scientifique et d’un cadre éthique négocié autour de valeurs et finalités partagées (Liu, 1997). Les objectifs de la RAP sont atteints progressivement en procédant par phase, comme dans le cas d’un processus d’innovation.
Ce travail a été conduit dans deux villages de la région de Bobo-Dioulasso. Koumbia (province du Tuy) et Kourouma (province du Kénédougou) sont des villages situés au cœur de la zone cotonnière burkinabé. Chefs lieux respectivement des départements de Koumbia et de Kourouma, ils sont devenus des communes rurales en 2006. Cette proposition vise à rendre compte du processus de co-construction des innovations sociotechniques (introduction des culture comme le mucuna, la construction des fose à fumier…) et organisationnelles (Comite de Coordination Villageois principalement).
Mots clés :
Zone rural, Action collective, Co-construction, apprentissages territoriales
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