D’une logique segmentée à une logique intégrée de la formation supérieure en intervention sociale. Le cas du Luxembourg.

Année : 2013

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

HAAS Claude (Luxembourg) – claude.haas@uni.lu

Résumé :

Comme en France et dans la plupart des pays européens, l’assistant social a constitué la première profession sociale à s’organiser, à se professionnaliser et à s’institutionnaliser au Luxembourg à partir des années 1920. En l’absence d’une école de formation sur le territoire luxembourgeois, les intéressées ont dû se rendre à l’étranger pour se former, d’abord en France et, plus tard, en Belgique. La profession de l’éducateur gradué ne s’est développée qu’à partir des années 1970, suite à l’affaiblissement du rôle central tenu par les congrégations religieuses dans le champ social (Zahlen/Schoos, 2009). Dès le départ, une formation fut également organisée au Luxembourg.

Avec la création de l’Université du Luxembourg en 2003, une nouvelle « ère » de la formation en intervention sociale va commencer. La formation de l’éducateur gradué, qui a été reprise, n’est pas reconduite. En 2005, l’université crée à sa place un Bachelor en « sciences sociales et éducatives », qui rompt avec la distinction historiquement construite entre l’assistant social et l’éducateur gradué au profit d’un profil d’études davantage académique et intégratif (Haas/Gaitsch/Limbach-Reich/Peters). Trois considérations ont joué un rôle majeur dans ce changement de paradigme. La première se rapporte à la discussion menée depuis longue date dans le contexte académique germanophone sur les rapports entre pédagogie sociale et travail social, qui a débouchée sur la formulation de différentes thèses dont celle de la Subsumtion : « Malgré des différences professionnelles spécifiques, pédagogie sociale et travail social sont si semblables, qu’ils constituent un système d’action commun (Sozialpädagogik + Sozialarbeit = Soziale Arbeit) ». La seconde considération concerne l’évolution spécifique prise par les professions de l’assistant social et de l’éducateur gradué au Luxembourg et la forte proximité en résultant en termes de savoirs et de savoir-faire mobilisés. Enfin, la troisième se rapporte aux nouvelles opportunités créées par l’intégration de la formation à l’Université en termes d’académisation.

En partant des considérations explicatives esquissées ci-avant, la présente contribution va d’abord tenter de reconstruire le vaste débat que la création du Bachelor a suscité dans la communauté professionnelle, en particulier celle de l’assistant social. Ensuite, seront analysées les nouvelles prémisses sur lesquelles le Bachelor s’est construit. Enfin, une réflexion sera menée sur les répercussions à moyen et à long terme de ce changement paradigmatique sur la professionnalisation de l’intervention sociale.

Mots clés :

Formation, Professionnalisation, Acteurs

← Retour à la liste des articles