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La pédagogie de l’alternance en Centre de Formation des Apprentis Spécialisé (CFAS) : vers une pédagogie de l’inclusion

Année : 2013

Thème : Le CFAS : passerelle pédagogique à finalité inclusive allant du milieu adapté ou spécialisé vers le milieu ordinaire de travail pour des personnes en situation de déficience intellectuelle en contrat d’apprentissage adapté

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

MINASSIAN Hélène (France) – hminassian@irtsnpdc.fr

Résumé :

Cette communication vise à fournir un éclairage théorique sur le concept de l’inclusion des personnes en situation de handicap mental et à expliquer en quoi la pédagogie de l’alternance est pertinente pour l’intervention sociale.
Elle porte sur un dispositif de formation en alternance : l’apprentissage adapté en Centre de Formation des Apprentis Spécialisé pour des publics reconnus travailleurs handicapés. Je m’appuierai sur la réflexion menée dans le cadre de mon mémoire réalisé l’an dernier en master 2, intitulé «Contrat d’apprentissage et déficience intellectuelle légère : enjeux et spécificités», dans lequel j’ai traité de la question de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes en contrat d’apprentissage adapté avec une ouverture réflexive sur la dimension inclusive de l’accompagnement pédagogique au sens large. Cette communication propose d’amorcer une réflexion préalable à un éventuel travail de recherche plus élaboré. La problématique, à dominante psychosociale et éthique, est la suivante : l’apprentissage adapté en CFAS favorise-t-il l’inclusion de la personne déficiente intellectuelle ?

L’inclusion fait débat; soulève des enjeux individuels, collectifs et institutionnels. En effet, c’est à l’environnement d’adapter des moyens et non à la personne en situation de handicap de s’adapter à l’environnement. La loi de 2005 a notamment défini le handicap par une «limitation d’activité», mais n’a pas développé la question de l’environnement dans lequel la personne est en situation de handicap. Aujourd’hui, on agit plus de façon à insérer, intégrer, plus que de façon inclusive. Les aménagements prévus par la loi permettent de réduire les différences et d’établir l’équité, mais l’inclusion nécessite un changement des mentalités et une évolution des pratiques professionnelles.

Le CFAS est un outil de compensation au handicap permettant l’obtention du diplôme et l’accès à l’emploi. Mais il contribue aussi à développer l’inclusion grâce à sa pédagogie adaptée, différenciée, multiforme en plaçant l’apprenti au cœur du dispositif de formation, en lui reconnaissant des potentialités et besoins spécifiques. Il a non seulement pour mission d’accompagner l’apprenti, mais aussi l’environnement dans l’adaptation de ses moyens vis-à-vis de la déficience pour que le handicap n’existe plus. Mon hypothèse est la suivante : l’inclusion est rendue possible grâce à un travail sur la démystification du handicap, ainsi qu’à une coopération entre les divers acteurs de la formation entrant dans le cadre de l’alternance en CFAS.

L’acte pédagogique réalisé dans ce dispositif de formation adapté est inclusif. Cette approche inclusive est légitime de par la spécificité de ses apprenants, de ses caractéristiques en termes d’infrastructures, de personnels travailleurs sociaux, de son double accompagnement et des relations d’ouverture entretenues avec le milieu ordinaire en termes de sensibilisation au handicap, partenariat coopératif et création de modes d’accompagnements pédagogiques adaptés à l’apprenti

Cette communication à visée de recherche s’appuie principalement sur des données bibliographiques et sur une analyse de données qualitatives obtenues par le biais d’entretiens collectées durant mon année universitaire. Elle sera enrichie par des données bibliographies et un entretien non directif en 2013 auprès d’un professionnel de CFAS. C’est dans une démarche hypothético-déductive que je tenterai de vérifier mon hypothèse et répondrai à la problématique.

Enfin, et pour aller plus loin, il serait intéressant de se questionner sur les termes «dé institutionnaliser» ou «ré institutionnaliser». En effet, aménager le CFAS dans le CFA, imaginer des va-et-vient facilitateurs, garants d’un accompagnement adapté, sur-mesure, développer de nouvelles pratiques professionnelles coopératives qui s’adaptent aux «particularités» de l’apprenti, nécessitent de réinterroger les pratiques professionnelles et institutionnelles au profit de l’inclusion

Mots clés :

Apprentissage en alternance, Enjeux, Insertion, Inclusion Déficience intellectuelle

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