FRANCOMME Olivier (France) – olivier.francomme@u-picardie.fr

Il est aujourd’hui admis que l’Institut coopératif de l’Ecole Moderne (Icem), encore appelé mouvement Freinet, a été, et est, non seulement l’objet, mais également le lieu de recherches scientifiques, comme l’attestent de multiples publications anciennes et récentes. Mais plus encore, il a produit sur le mode singulier de la recherche praticienne, des écrits originaux dont le caractère scientifique s’avère particulièrement enrichissant pour les autres domaines de la recherche. C’est la démarche de ces productions qui a été souvent originale, voire marginale, dans les sciences de l’éducation, et nous pouvons à présent porter sur elle un regard neuf, qui révèle, entre autres, la grande modernité de certains processus mis en œuvre, depuis des décennies.
Une de ces formes particulières est « le chercheur collectif coopératif ». Celui-ci condense de manière hautement significative, toutes les dimensions éthiques et épistémologiques du mouvement de l’École Moderne, dans le creuset d’une forme originale de recherche. Il révèle une véritable « praxis scientifique », dont la nécessaire approche transdisciplinaire et multiréférentielle. Celle-ci s’inscrit dans le renouveau des sciences de l’homme, face aux défis de la complexité.
Cette inscription s’est faite bien souvent en avance sur les grands débats du monde scientifique et académique : telle est l’une des dimensions de la thèse que nous défendons.
L’objet de la communication sera, au travers de recherches actions récentes et en cours, de montrer la pertinence et l’efficacité de cette démarche. Il décrira certains les éléments constitutifs du chercheur collectif coopératif, et la place de l’Université, actuelle et à venir, dans cette démarche.

Épistémologie, Recherche-action, Intelligence collective, chercheur collectif coopératif, pédagogie Freinet