La transmission intergénérationelle des savoirs historiques auprès des jeunes.Quelques enjeux.

Année : 2013

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

SAIDI Hedi (France) – hedisaidi@wanadoo.fr

Résumé :

Titre :
« La transmission intergénérationnelle des savoirs historiques auprès es jeunes. Quelques enjeux ».

Pendant longtemps, le rapport mémoriel au passé a exercé une domination sans partage. Au XIXe siècle, la quasi-totalité des livres réputés historiques étaient écrits par un cercle confiné constitué principalement d’aristocrates ou de nostalgiques de l’Ancien Régime, de membres du clergé conservateur, ou encore d’avocats. Ils utilisent l’arme de la mémoire pour tenter de dénigrer la Révolution de 1789 et discréditer la République.

Même des historiens comme Michelet, Augustin Thierry, considérés comme des références à cette époque, n’ont pas totalement échappé au climat ambiant de l’époque, ils ont produit un savoir de type mémoriel au sens ou ils répondaient à des préoccupations partisanes en rapport direct avec les enjeux politiques de leur temps.

La IIIe République a voulu rompre avec ce modèle de recherche. Elle a mis en place un corps de spécialistes, avec pour mission la recherche de la vérité historique et son inscription dans la légalité républicaine. Ces spécialistes seront chargés de l’enseignement supérieur moyennant un salaire versé par l’Etat. Ces historiens devenus professionnels ont pour objectif de produire des connaissances sur le passé, des connaissances non partisanes.

La faillite des historiens de la France de l’Ancien régime a révélé leur incapacité à susciter à leur époque chez les sujets du roi un « civisme » monarchique, autrement dit à faire de ces siècles d’histoire un fondement incontestable d’une légitimité dynastique, et a laissé la royauté française démunie au moment où elle avait le plus besoin de s’identifier au sentiment national et au devenir de la nation. C’est à la cour de Frédéric II en Prusse que les plus grands historiens et philosophes français comme Voltaire font briller leurs talents et non au château de Versailles. Dans ce domaine, la IIIe République a réussi bien mieux que la monarchie à se présenter en aboutissement logique et moral de l’histoire de France. Les pères de cette République ont compris qu’avant de perdre sa tête sur l’échafaud, le roi Louis XVI avait déjà perdu pendant son règne la bataille de la mémoire.



Que doit connaître un jeune?

Que doit connaître un jeune ?
Les programmes actuels d’histoire –géographie sont souvent perçus – par les familles les plus en difficultés - comme écrit dans le jargon concocté dans les IUFM qui noient l’essentiel. Notre tâche est de ramener les instructions et les consignes à la clarté et à la simplicité sans perdre de vue l’éducation du « jugement » .Chacun le sait, l’école n’a plus la même situation dans la société actuelle qu’il a un demi siècle.

Aujourd’hui enfants et adolescents sont d’avance « éduqués ou déséduqués » en dehors de l’école, par les moyens de communications dont ils sont les consommateurs privilégiés. L’école est tenue de refaire ce qui a été défait par ce bain d’images et de bruits. Elle doit relativiser les idoles, construire l’attention, la concentration, la mémoire, la considération d’autrui. Il faut doter l’élève de cet arrière boutique -au sens de Montaigne-où il puisse prendre du recul à l’égard de la grande machine à émotions préfabriquées, tsunamis compassionnels et téléthons politiques.
À vrai dire, les programmes actuels sont exigeants. La tâche des enseignants est toujours de ramener leur enseignement à la clarté et à la simplicité, et sans perdre de vue l’éducation du jugement.

Deux principes doivent guider le travail de l’enseignant et du sociologue : le premier est celui de la légitimité des appartenances multiples (familiale, religieuse, régionale, politique…), le deuxième est celui de la hiérarchie de ces appartenances. C’est l’appartenance à la France qui primera sur les autres appartenances légitimes. Nos jeunes ne sont pas en premier lieu immigrés, chrétiens, juifs, ou de telle ville, de tel quartier. Ils sont d’abord Français.


Mots clés :

Vivre ensemble, Transfert des connaissances, Transfert des connaissances

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