La formation des travailleurs sociaux : une histoire d'école !
Année : 2013
Thème : Etude comparative des écoles créées par les organisations ouvrières en Beligique
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
COENEN Marie-Thérèse (Belgique) – marie-therese.coenen@skynet.be
Résumé :
Fin du dix-neuvième siècle, la question ouvrière s’impose aux acteurs politiques, économiques et sociaux. Pour maintenir la paix sociale, facteur de croissance économique et de prospérité, l’Etat intervient pour encadrer et canaliser la revendication croissante des populations ouvrières en agissant sur le plan législatif et institutionnel, en accordant des subsides aux organisations ouvrières ou en développant des initiatives visant à encadrer la classe ouvrière et plus largement le monde populaire.
En Belgique, c’est après la première guerre mondiale, en 1918, que la formation d’ « auxiliaires sociales » s’impose. Le modèle vient d’Angleterre et de France. L’État a un urgent besoin de cadres intermédiaires dans le domaine de la protection de l’enfance, dans l’assistance, dans les régimes d’assurances sociales et pour soutenir les plans nationaux d’éducation, de moralisation et d’hygiène du monde du travail.
Entre 1919 et 1922, pas moins de huit écoles sociales ouvrent leurs portes et obtiennent une reconnaissance légale. Elles sont des instruments au service de ces nouvelles politiques sociale, judiciaire et familiale. Plusieurs naissent dans le giron du mouvement ouvrier, socialiste ou chrétien. A ces dernières, est dévolue la mission de former les cadres de ces organisations.
L’évolution qu’elles vont connaître, sera fortement corrélée avec le milieu qui les a vu naître. Chaque école va donc « formater » son enseignement, ses pratiques, son organisation spécifique des cours, choisir les équipes pédagogiques en fonction de ses finalités propres, en lien étroit avec le contenu idéologique du mouvement dont elle est issue. Le contenu de la formation varie aussi selon que le public est féminin ou masculin. Au terme du cursus, le ou la candidat-e présentent des examens et un travail de fin d’étude devant un jury composé de membres venant des différentes écoles, ce qui garantit le niveau général des acquis de chacun et chacune.
Les contenus de la formation des assistants sociaux, ont progressivement évolué vers une plus grande standardisation des contenus et des compétences à acquérir pour exercer le métier, délaissant peu à peu les apports idéologiques propres à chaque institution scolaire. Après la deuxième guerre mondiale, le titre d’assistant social est protégé tandis que la filière de formation quitte le ministère de la justice pour rejoindre le ministère de l’enseignement général, et plus tard, supérieur de type court.
La proposition de communication porte sur la comparaison de deux écoles sociales : l’Ecole ouvrière socialiste (1921) et l’Institut Cardijn (1922). Elles ont le même âge et s’adressent au même type de public : les militants des organisations sociales socialistes pour l’une, chrétiennes, pour la seconde. Il s’agira de saisir la trame qui marque chaque école et qui se traduit encore aujourd’hui par dans des approches spécifiques.
Cette communication s'inscrit dans une recherche menée par l'auteure dans le cadre des manifestations organisées par l'Institut Cardijn à l'occasion de son 90 ème anniversaire. Elle s'inscrit dans le premier axe : construction des savoirs et enjeux de l'intervention sociale.
Une analyse comparative avec d'autres modèles de développement des écoles sociales dans d'autres contextes, serait intéressante. Les écoles sociales fonctionnement en réseau depuis leur création tant au niveau national qu'au niveau européen et international. Les expertises des uns et des autres ont souvent nouri les échanges de savoir et des pratiques. Cette contribution et l'atelier qui pourrait en découler, servirait à la mise en valeur de ce travail de réseau.
Mots clés :
Mouvement social, Question sociale, Politique sociale
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