CHOMAT Vivette (France) – v.chomat@imf.asso.fr

Le terme "accompagnement" a envahit le discours sur la pratique, en particulier, des travailleurs sociaux. Il apparaît dans les référentiels professionnels comme un domaine de compétence à part entière. La réforme des diplômes d'éducateurs en 2007 s'est concrétisée, entre autre, par la reconnaissance du métier de moniteur éducateur à travers l'institution d'un diplôme d'état de niveau IV, qui recouvre, en partie, celui d'éducateur spécialisé (niveau III). Elle a institué des référentiels professionnels organisés en 4 domaines de compétences, et le premier de ces domaines (DC1) "l'accompagnement social et éducatif spécialisé" est commun aux 2 métiers. De quelle pratique s'agit-il ?
Ces dernières années, des chercheurs (M. Paul 2004, M. Vial 2007) ont apportés des éléments pour tenter de circonscrire ce que ce vocable "accompagnement" recouvre comme pratique, en particulier en le différenciant de notions proches (guidage, relation d'aide ...). Ces travaux viennent nous interpeller sur la formation des travailleurs sociaux à l'accompagnement :
comment en favoriser l'acquisition ?
Cette formation relève-t-elle principalement d'une acquisition par l'expérience ?
Comment les instituts de formation en travail social peuvent-ils la soutenir ?
Si l'accompagnement relève de la posture de l'accompagnateur, comment la mettre au travail dans ce cadre ?
Mais aussi, comment évaluer ces acquisitions ?
Cette contribution rendra compte d'un dispositif, en institut de formation mais adossé à une période de stage, visant à favoriser l'acquisition de ces compétences. Il a été développé dans le cadre de la formation de moniteurs éducateur et vient interpeller les formateurs sur leur propre pratique d'accompagnement des étudiants. Il intervient dans un cadre contraint, celui de la préparation à une épreuve de certification par la réalisation d'une "note de réflexion sur l'accompagnement social et éducatif spécialisé". Ce document, avec sa soutenance, sont les outils qui vont servir, à un jury, de support à l'évaluation des compétences du DC1 du candidat moniteur éducateur 1.
Notre propos sera de présenter comment la question de l'évaluation des compétences en matière d'accompagnement est venue interroger les dispositifs pour y former, et comment la préparation de la "note de réflexion" est devenue un support pour favoriser l'acquisition de ces compétences.
Pour aborder la question de l'évaluation des compétences en matière d'accompagnement à travers la réalisation de la note de réflexion nous avons eu recours à 3 portes d'entrées :
la forme habituellement donnée à ce document,
la notion de compétence,
celle d'accompagnement.
Nous en avons dégagé des axes d'évaluation des compétences visées :
la démarche d'accompagnement (les actes, la prise en compte du contexte, de la singularité de la situation),
la posture de l'accompagnateur (relation éducative, éthique),
la réflexion et prise de recul (savoirs convoqués, réflexion, analyse) par rapport à ces deux premiers axes.
Mais ces axes sont à considérés dans une dynamique évolutive. Doit être pris en compte l'évolution du projet d'accompagnement, de la relation entre l'accompagné et l'accompagnateur et de l'accompagnateur lui même.
Il nous est apparu alors que ce travail de mise en lien de savoirs et de savoir-y-faire (A. Geay 1999), au regard d'un contexte singulier mais aussi de normes et de valeurs, et dans une dynamique de recherche, de questionnement et d'expérimentation, favorisait la construction des compétences visées.
Mais comment accompagner les étudiants dans cette dynamique ?
Comment les soutenir dans leur cheminement tout en tenant le cap de la préparation à la certification ?

Formation, Le travail de care, Compétence, Accompagnement ; dispositif