Itinérance amérindienne dans une ville du Nord du Québec : L’expérience de la Piaule de Val-d’Or.

Année : 2013

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

GRENIER Stéphane (Canada) – stephane.grenier@uqat.ca

Résumé :

Au Québec la migration des personnes amérindiennes vers les centres urbains, qui s’amplifie énormément avec les années, apporte avec elle beaucoup plus de bénéfices que d’inconvénients. Cela étant dit, lorsque les communautés se rencontrent, souvent sont mises à nues leurs principales faiblesses et lacunes. La communication traitera de cette rencontre entre les communautés amérindiennes et les communautés « blanches » du nord du Québec.

La problématique qui sera centrale à notre exercice sera celle de l’itinérance. En effet, l’itinérance nous renvoie directement à la personne humaine et à notre capacité en tant que collectivité à produire de la solidarité. La façon dont nous nous occupons des plus vulnérables parmi nous est le reflet de notre humanité en tant que société. La façon dont on construit la problématique de l’itinérance amérindienne est un enjeu central pour l’intervention sociale. L’itinérance doit être abordée comme un construit social, car, par un simple jeu de mots, où le racisme est à peine voilé, la personne amérindienne peut passer d’une personne vivant une crise sociale majeure à une personne « vivant sa liberté de nomade ».

Pour les travailleurs sociaux, il est important de se positionner par rapport à la légitimité de ces savoirs sur l’itinérance. Il est important de comprendre que dans ce processus de construction d’une problématique sociale il peut arriver que des constats scientifiques soient mis de côté au profit de croyances populaires et ethnocentrique.

Cette communication est tirée de notre engagement social en tant que chercheur auprès de l’organisme La Piaule de Val-d’Or une maison d’hébergement pour personnes itinérantes. Les données présentées dans cette conférence sont tirées des statistiques de l’organisme, de sa documentation interne et des entrevues réalisées avec les membres du personnel, de la direction et des partenaires de travail. La communication traitera de trois éléments distincts. Premièrement, il sera question de l’itinérance amérindienne à Val-d’Or. Nous tâcherons de la caractériser, de l’expliquer et de la comprendre de façon dynamique dans l’urbanisme local et ainsi écarter tous les doutes concernant le pseudo-nomadisme amérindien. Nous verrons la contribution du champ de l’intervention sociale dans la lutte à la reconnaissance légitime de l’itinérance autochtone. Deuxièmement, il sera question de l’inscription de cette itinérance autochtone dans le dispositif de services et de prise en charge locale. Nous aborderons les adaptations culturelles nécessaires à cette prise en charge pour prévenir les problèmes de santé de cette population amérindienne et les risques de propagation du VIH/SIDA. Grâce au développement de toute une expertise professionnelle, nous verrons que le sens du groupe chez les autochtones et l’approche holistique (roue médicinale/processus de guérison) sont très importants à considérer. Finalement, nous aborderons la question de la criminalité que cette problématique amène pour voir comment elle s’insère dans l’ensemble des éléments dont il aura été question.

En résumé, cette présentation s’attardera à la construction des savoirs autour de l’itinérance autochtone et ses enjeux pour l’intervention sociale.

Mots clés :

Zone rural, Solidarité, Vivre ensemble, Itinérance

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